L’Allemagne a clairement dit "non" à la livraison d’armes allemandes aux forces kurdes en Irak, a rapporté lundi la télévision publique allemande ARD.
Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a indiqué lundi que selon les principes du gouvernement allemand, l’Allemagne n’offre pas d’armes aux régions en conflit, a rapporté ARD sur son site.
Un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a confié aux médias que l’Allemagne se concentre maintenant sur la livraison d’aide humanitaire à l’Irak. Le gouvernement allemand a promis un don de 4,4 millions d’euros (5,9 millions de dollars américains) en secours d’urgence humanitaire pour aider les réfugiés piégés par des extrémistes de l’État islamique (EI) dans le nord de l’Irak.
Selon des reportages de médias, Massoud Barzani, président du gouvernement régional du Kurdistan, a demandé des armes pour permettre aux troupes kurdes de repousser les militants de l’EI. Les opinions des États membres de l’Union européenne (UE) à ce sujet seraient très partagées.
Des demandes de livraison d’armes à l’Irak sont aussi venues d’Allemagne. August Hanning, ancien président du Service fédéral du renseignement (BND), a indiqué dimanche au quotidien Bild que le gouvernement allemand doit immédiatement offrir des armes modernes aux forces kurdes pour les aider à se défendre contre les militants.
En même temps, les appels se multiplient en Allemagne pour que le pays renforce son rôle dans la crise en Irak.
Dans une lettre ouverte publiée lundi dans le journal Welt, un groupe de politiciens, de militants des droits de l’homme, d’artistes et de chefs religieux ont exhorté le gouvernement allemand à envoyer de l’aide humanitaire aux minorités religieuses persécutées en Irak.
Norbert Roettgen, président de la commission des Affaires étrangères du Bundestag, a demandé à ce que l’Allemagne accorde l’asile temporaire à ceux qui fuient l’Irak.
Le gouvernement allemand doit également changer son attitude passive face à la crise en Irak, et, avec l’UE, "doit prendre des mesures actives pour s’assurer que l’EI soit privé de son soutien politique en Irak et dans la région", a indiqué M. Roettgen au journal.