La Bundesbank a alerté d’une surévaluation des prix de l’immobilier de 20% dans les plus grandes villes allemandes, rapporte le Financial Times. Dans les villes de Berlin, Munich, Hambourg, Cologne, Francfort, Stuttgart et Dusseldorf, les prix ont même augmenté de plus de 25% depuis 2010.
Cette envolée immobilière s’explique par la faiblesse des taux d’intérêt liée à la volonté de la Banque Centrale Européenne de stimuler la croissance. Mais des taux d’intérêts bas dissuadent les épargnants de placer leur argent sur des comptes bancaires faiblement rémunérés, en revanche, ils rendent les crédits plus abordables. En outre, la baisse du nombre de constructions durant la crise a réduit l’offre de propriétés, ce qui favorise la hausse des prix.
Cette tendance est assez remarquable en Allemagne, un pays où l’on privilégie la location, et où le marché immobilier est traditionnellement très stable, contrairement à d’autres pays de la zone euro, comme l’Irlande, l’Espagne ou les Pays Bas, qui ont connu des bulles immobilières. Elle est alimentée par l’arrivée d’investisseurs internationaux à la recherche d’alternatives sûres et rentables aux marchés financiers. En outre, certaines villes asiatiques, telles que Hong Kong ou Singapour, ont imposé de nouvelles taxes aux investisseurs immobiliers étrangers pour limiter la flambée de leur marché, ce qui a incité ceux-ci à rechercher des opportunités de placement dans d’autres pays.
L’Allemagne n’est d’ailleurs pas la seule à connaître ce boom, puisque les prix ont aussi fortement augmenté à Londres, où ils sont retournés aux sommets qu’ils avaient atteint avant la crise de 2008. On estime que les ¾ des nouvelles constructions réalisées en plein Londres sont acquises par des acheteurs étrangers. Le marché de l’immobilier est également en pleine effervescence dans les grandes villes américaines comme New York, Los Angeles ou Washington.
Selon la Bundesbank, il faudrait que la Banque Centrale Européenne décide de faire remonter les taux d’intérêt pour juguler le développement de cette bulle immobilière.