L’ancien maire du « Neuilly de la Seine-Saint-Denis », qui fut ministre sous Jacques Chirac de 1995 à 1997, n’est plus rien. L’homme qui déclarait en 2010 « Pour moi, Israël, c’est plus important que les retraites » a perdu tous ses mandats, a été rattrapé par des affaires de mœurs et est aujourd’hui hospitalisé. Une punition divine pour celui qui devrait bientôt pointer à Pôle emploi ?
Maire du Raincy (Seine-Saint-Denis) depuis 1983, Éric Raoult a été battu aux dernières élections municipales. Un nouvel épisode de sa descente aux enfers. Victime d’un AVC en janvier 2012, il perd son siège à l’Assemblée nationale en juin de la même année. Il sera de nouveau hospitalisé en novembre 2012, alors qu’il devait être jugé dans une affaire de violence conjugale. Dans cette affaire, il obtiendra la relaxe du tribunal correctionnel de Bobigny en février 2013 ; une victoire à la Pyrrhus puisque l’épisode aura considérablement détérioré son image.
En mars 2014, juste avant les municipales, un nouveau scandale de mœurs éclate : Agnès Desmaret (33 ans), ancienne directrice du Centre communal d’action sociale (CCAS) du Raincy, l’accuse de harcèlement, chantage et menaces. Selon la plaignante, Éric Raoult aurait tout fait pour saboter sa carrière parce qu’elle avait refusé ses avances : entre octobre 2011 et juin 2012, le député UMP lui avait envoyé 15 000 textos, qu’elle a conservés et fait constater par huissier.
Toujours en mars 2014, Raoult, encore maire du Raincy, a commandité au nom de la laïcité une descente de police musclée dans une salle de sport pour femme tenue par une musulmane, Orty Gym. Fort avec les faibles mais toujours faible avec les forts, Raoult, représentant du peuple français en tant que député UMP de Seine-Saint-Denis, avait déclaré le 22 juin 2010, lors d’une manifestation organisée par le CRIF, au Trocadéro, en soutien au soldat israélien Gilad Shalit :
« Pour moi, Israël, c’est plus important que les retraites. »
Aujourd’hui Raoult est en maison de repos : « Le soir du 2e tour, j’ai tenté de me suicider en avalant des cachets […]. Aujourd’hui, j’essaie de me reconstruire. J’espère sortir à la fin du mois. Il faut aussi que j’aille m’inscrire à Pôle emploi car je n’ai plus aucune ressource » explique-t-il au Parisien ce 12 avril 2014.