Bien avant la conquête arabe de l’Afrique du Nord, il y a eu Carthage, puissante cité rivale de Rome (souvenez-vous d’Hannibal et de son armée franchissant les Alpes), Chartage qui n’aurait été elle-même au départ qu’une colonie phénicienne (donc sémite car les Phéniciens étaient sémites).
Une fois Cartaghe vaincue par les Romains, c’est Rome qui règne sur l’Afrique du Nord pendant plusieurs siècles, et la région se romanise (afflux de colons) et se latinise (emploi du latin), essentiellement dans les villes (car Rome est une civilisation urbaine).
A la chute de l’Empire, ce sont les Vandales qui déferlent (un peuple germanique redoutable estimé à environ 80 000 âmes, femmes et enfants compris), passant par l’Espagne, pour finir par s’établir dans l’actuelle Tunisie.
La conquête arabe est le fait d’un relativement petit nombre d’individus, elle se fait par la force, certes, mais aussi, et c’est très important, par le consentement des peuples et des princes à la nouvelle doctrine islamique, peuples qui deviennent eux-mêmes à leur tour le vecteur d’un nouvel élan pour cette conquête.
La région de ce fait s’arabise (afflux de colons et emploi de la langue arabe) surtout dans les villes et les plaines, tandis que dans les montagnes le peuplement berbère reste assez homogéne et les dialectes berbères se maintiennent.
Puis vinrent les Ottomans, qui domineront la côte algérienne, mais la coloniseront fort peu, ces régions étant trop éloignée du centre turc.
Ensuite il y eut la colonisation française.
Si on ajoute à tout ça les incessants échanges commerciaux avec l’Afrique noire de par le Sahara (et notamment l’eclavage) on voit bien que les peuples d’Afrique du nord sont énormément métissés depuis plus de 2500 ans, et qu’il est illusoire de revendiquer un peuplement berbère à 90%. La réalité est beaucoup plus nuancée, et tout dépend des zones géographiques, même si le fond berbère est prédominant.
On a excatment la même chose en France, où le fond est celte (gaulois) avec des apports urbains grecs (Marseille), ou romains, puis des apports germaniques (francs, burgondes, wisigoths), des poches très nettement celtes (bretagne), des peuples antérieurs aux celtes (basques), une poche viking (Normandie), des ajouts récents (Alsace-Moselle germanique, Corse italienne), et des échanges avec les pays ou royaumes voisins (belges, allemands, italiens, suisses, espagnols).
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