Le journal Le Courrier, connu par-delà les monts pour son impartialité, d’essence libertaire et immigrationiste, a cru bon de faire le portrait de Joseph Navratil mais n’a pas diffusé l’intégralité des questions-réponses qui lui avaient été envoyées par email.
L’intéressé a opté pour l’interview écrite, car rusé comme un renard et malin comme un singe, il souhaitait se prémunir contre toute manipulation de ses propos. On est jamais trop prudent avec des individus œuvrant pour l’extrême gauche et la RTS a choisi également cette solution pour répondre à cette journaliste, qui décrit Monsieur Navratil comme une bête immonde tout droit sortie du pire cauchemar fiévreux de Stephen King, par une nuit de pleine lune un vendredi 13. Rachad Armanios a quant à lui choisi de créer l’amalgame entre Joseph Navratil et un membre xénophobe de l’UDC au Tessin, à qui l’on a pas appris à tourner sa langue au moins deux mille fois dans sa bouche avant de prendre la sage décision de ne finalement rien dire. Voici l’intégralité de l’entretien avec Pauline Cancela (photo ci-dessus).
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
J’ai 29 ans et suis né à Genève. Je suis issu d’un mariage mixte entre un réfugié politique tchécoslovaque provenant de l’actuelle République tchèque et une Iranienne. J’ai grandi et passé la majeure partie de ma vie dans le quartier de Plainpalais. J’ai effectué ma scolarité obligatoire à Genève puis ai obtenu mon baccalauréat en France voisine. J’ai ensuite poursuivi mes études universitaires dans le privé, à Genève. Je suis titulaire d’un Bachelor en Gestion d’entreprise et d’un Master en Relations internationales. Après avoir travaillé dans l’import-export, je me consacre actuellement au journalisme. Cela fait environ huit ans que je suis membre de l’UDC et j’ai été élu secrétaire de la section Ville de Genève en février dernier.
Quel est votre parcours politique ?
Je n’ai pas eu de mandat politique à ce jour, j’ai été candidat au Conseil municipal de la ville de Genève cette année et suis actuellement en lice pour le Conseil national sur la liste des Jeunes UDC.
J’ai lu que vous vous étiez récemment converti à l’islam, est-ce exact ? Si oui, quelles sont les raisons de ce choix ?
Vous lisez apparemment des documents aux sources plus que douteuses. Je ne me suis pas converti à l’islam mais par mon père et ma mère, je suis éternellement lié au christianisme ainsi qu’à l’islam.
Vous êtes candidat au National pour l’UDC genevoise, quand avez-vous rejoint ce parti et pour quelles raisons ?
Cela fait environ huit ans que j’ai rejoint mon parti. Mon père étant très patriote, il m’a transmis son patriotisme et je l’ai transposé à ma patrie, la Suisse, sans pour autant renier mes origines. En tant que patriote, je me suis naturellement orienté vers un parti avec lequel nous partagions les mêmes valeurs. De plus, l’UDC m’a paru être le seul parti réellement pragmatique qui répondait aux inquiétudes d’une très grande partie de la population. C’était pour moi et reste aujourd’hui le parti qui ose dire tout haut ce que nombre de concitoyens pensent tout bas, quitte à sortir au passage de ce « politiquement correct artificiel » créé par une certaine gauche et relayé par les médias dominants. C’est le seul parti qui a notamment l’honnêteté de faire le lien entre l’immigration, la crise du logement et le chômage.
Quel est le programme que vous souhaitez défendre ?
Celui de mon parti. Je vous invite à le lire (une version PDF est disponible sur le site de l’UDC).
Pouvez-vous expliquer les raisons de votre participation à l’émission de la RTS Moicandidat ?
Afin de me faire connaître du grand public et de mettre à l’épreuve ma dialectique.
Les Dieudonnistes de Suisse soutiennent votre candidature, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Que ces Dieudonnistes, si ils sont suisses, ont compris quel candidat et quel parti défendait le mieux leurs intérêts en tant que citoyens de notre beau pays.
Vous êtes le fondateur de LaPravda.ch, quel est ce site et quel est son objectif ?
Comme vous avez pu certainement pu le lire sur le site en question « […] le site LaPravda.ch propose une alternative aux médias institutionnels et offre une plateforme aux journalistes indépendants voulant informer le public sans avoir à se soucier du politiquement correct, tout en respectant la déontologie journalistique. Le site relaie également les contenus d’autres médias. »
Vous avez réalisé et publié une vidéo d’un requérant débouté aux Tattes tenant des propos borderline. Dans quel objectif ?
J’ai simplement relayé les propos d’une personne voulant exercer sa liberté d’expression et d’opinion.
Vous publiez régulièrement des vidéos ou interventions de figures notoirement connues, parfois condamnées, pour leur antisémitisme et/ou négationnisme, pourquoi ? Comment justifiez-vous le fait de donner du crédit à ces personnes et leur pensée ?
Si elles n’ont pas été condamnées, elles bénéficient de la présomption d’innocence et si elles l’ont été, justice a été rendue et ce n’est pas à moi de les punir davantage en les ostracisant. Ce qui est certain c’est que les personnes comme vous, que je qualifie d’agents de la police de la pensée, trouvent apparemment inintéressant de citer le fait que La Pravda.ch relaye des articles parlant d’écologie ou de l’impérialisme étasunien, thèmes qui me semble-t-il tiennent à cœur à votre lectorat. C’est fort regrettable.
Vos publications sont régulièrement reprises par Egalité & Réconciliation ou l’inverse, le mouvement d’Alain Soral, plusieurs fois condamné pour incitation à la haine raciale et antisémitisme. Partagez-vous ses thèses ?
Alain Soral, auteur à succès et sociologue de talent, aime son pays comme peu de gens et se sacrifie afin de le défendre. Votre question est vague et il faudrait préciser de quelles thèses vous parler exactement.
Vous dénoncez le complot mondialiste, notamment dans une chronique à propos de Ciné transat. L’idéologie mondialiste et sa dénonciation est un des thèmes clés d’Alain Soral. Encore une fois, partagez-vous ses idées ?
Ce sont des propos très synthétiques que tenez, le mondialisme est une idéologie réelle et néfaste qui est à différencier de la mondialisation. Je vous suggère d’inviter Alain Soral pour en parler.
Quand vous interrogez Gilad Atzmon, il évoque notamment la « religion de l’Holocauste ». Partagez-vous son analyse ?
En tant que consœur, vous comprendrez certainement que je doive faire valoir mon droit de réserve afin de respecter la déontologie journalistique.
Pourquoi publier une vidéo de Vincent Reynouard, un négationniste notoire ?
Demanderiez-vous à Darius Rochebin pourquoi il a invité Roman Polanski, un homme condamné pour rapports sexuels avec une mineure, dans son émission, ou Bernard-Henri Lévy, que certains jugent responsable du chaos qui règne aujourd’hui en Libye et qui a comme conséquence la mort tragique de milliers de migrants en Méditerranée ?
Dans une de vos publications, vous dénoncez l’islamophobie véhiculée par les partis politiques et les médias dominants. Or c’est là une des particularités de l’UDC, qui fonde la plupart de ses campagnes électorale sur l’islamophobie… N’est-ce pas contradictoire d’en faire partie ?
Tout d’abord, c’est vous qui dites que l’UDC fonde la plupart de ses campagnes électorales sur l’islamophobie et c’est une accusation très grave à mon avis. Ensuite, je pense que les valeurs de l’islam et de l’UDC sont proches en réalité : ils défendent tous deux une vision traditionaliste, sur la famille notamment. Je pense que le fait d’être musulman et patriote n’est pas incompatible et il est nécessaire d’accomplir un travail de réconciliation plutôt que de division. Chacun doit faire un pas vers l’autre et je suis optimiste à ce propos.
Dans quelle mesure votre sympathie au mouvement d’Alain Soral, ou du moins le rédit que vous apportez à son site, ainsi que vos publications et les thèses qu’elles véhiculent sont-elles compatibles avec votre participation à un parti républicain comme l’UDC, aussi à droite qu’il soit ?
Vous parlez beaucoup d’Alain Soral, cela ne cacherait-il pas une admiration ou peut-être même un amour inconscient pour lui ? La complexité du monde actuel nous pousse à être toujours plus éclectiques. Je vous laisse méditer là-dessus. Je me permets d’ajouter qu’à force de persévérance, j’aurai l’honneur un jour, je l’espère, d’être nominé tout comme vous au prix du Maire de Champignac !
L’UDC genevoise vous a-t-elle demandé des explications ?
Vu le travail de flicage admirable que vous avez effectué à mon sujet, j’ose espérer que vous connaissez déjà la réponse à cette question.