Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé lundi avoir décidé de rompre tout contact avec le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, à la suite de l’annonce par cette instance d’une enquête sur les conséquences de la colonisation.
Le ministère des Affaires étrangères a pris la décision de rompre tout contact avec cette organisation, a affirmé à l’AFP le porte-parole du ministère, Yigal Palmor, précisant que cette mesure n’avait pas encore été notifiée au Conseil.
Il n’y aura plus de relations de travail avec lui (le Conseil), qu’il s’agisse des discussions, de la transmission de documents, des visites, des échanges d’information, des consultations réciproques, de la participation aux réunions. C’est terminé, a expliqué M. Palmor.
La présidente du Conseil des droits de l’Homme a jugé très regrettable la décision israélienne.
Israël ne fait pas partie de ce Conseil, mais a le droit de s’y exprimer dans certaines conditions. Il ne peut ni voter ni présenter de motions. L’Etat hébreu dispose par ailleurs d’une mission permanente auprès des Nations unies à Genève.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a immédiatement fustigé la décision israélienne, qualifiée de tentative sioniste de faire chanter les institutions qui critiquent Israël.
C’est bien la preuve de la vulnérabilité des sionistes confrontés aux organisations des droits de l’Homme et de l’ONU, ce qui va créer un large consensus international sur l’oppression du peuple palestinien et la justesse de sa cause, a commenté un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, dans un communiqué.
Le Conseil des droits de l’Homme a déclenché la colère d’Israël après avoir donné jeudi son feu vert à la mise sur pied de la première mission d’enquête internationale indépendante sur l’impact des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est.
Les 47 Etats membres du Conseil ont adopté par 36 voix pour, 1 contre et 10 absentions une résolution présentée par les Palestiniens, décidant l’envoi d’une mission d’enquête internationale indépendante (...) pour enquêter sur les conséquences des colonies israéliennes sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple palestinien.
C’est la première fois qu’une telle mission est mise sur pied.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt fustigé l’hypocrisie du Conseil des droits de l’Homme tandis que les Affaires étrangères qualifiaient sa décision de surréaliste.
Le chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman, avait laissé entendre dimanche qu’Israël allait cesser de coopérer avec cette instance des Nations unies.
Cet organisme hypocrite n’a rien à voir avec les droits de l’Homme. Son parti pris et son manque d’objectivité sont évidents, et nous n’avons aucune raison de coopérer avec lui, avait affirmé M. Lieberman.
Nous ne serons pas acteurs dans ce théâtre de l’absurde car 70% des décisions de ce Conseil sont hostiles à Israël. Nous envisageons de demander aux pays libres, comme les Etats-Unis, de s’en retirer, avait-il ajouté.
La résolution du Conseil a été saluée en revanche comme une victoire par l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.
Selon les médias israéliens, le gouvernement Netanyahu envisagerait un éventail de mesures de représailles contre l’Autorité palestinienne, y compris un nouvel blocage de fonds qui sont dus à cette dernière, mais aucune décision n’a été prise.
Considérant le processus de paix comme moribond, les Palestiniens privilégient désormais un activisme international, en particulier à l’ONU, pour faire avancer leur cause.