Le ministre français de la Défense, Garard Longuet, est actuellement en déplacement en Arabie Saoudite, où il doit rencontrer des responsables du royaume en matière de défense, avant de se rendre au Qatar afin d’assister à l’inauguration du 3ème Salon naval international de Doha.
A cette occasion, plusieurs contrats d’armement devraient être évoqués. Ainsi, en Arabie Saoudite, où les industriels français de l’armement n’ont pas toujours été à la fête au cours de ces dernières années, à l’exception de Nexter qui a réussi à vendre des systèmes d’artillerie Caesar et des blindés Aravis, il sera question de la modernisation des 4 frégates de type al-Medinah (dérivés des F-2000 françaises) et des 2 pétroliers ravitailleurs de la classe Boraida (Durance pour la Marine nationale).
Ces bâtiments ont été vendus par Paris au cours des années 1980 dans le cadre du contrat Sawari I. Leur modernisation viserait à prolonger leur durée de vie pour une dizaine d’années, ce qui laisserait largement le temps à DCNS de préparer une proposition portant sur des frégates multimissions (FREMM) dans l’optique du contrat Sawari III. Selon la Tribune.fr, le montant de cette opération serait de l’ordre du milliard d’euros.
Pour tenter de remporter la partie, DCNS aurait proposé un partenariat avec un chantier naval saoudien, lequel serait en mesure de moderniser les navires en question, ainsi que des transferts de technologie.
Un autre contrat porte sur la modernisation des équipements de la défense aérienne saoudienne, laquelle repose en partie sur le système Crotale/Shahine, monté sur châssis AMX-30. Là, c’est Thales qui espère décrocher le gros lot.
Au Qatar, MBDA serait en lice pour fournir des systèmes antimissiles sur la base de l’Aster Block 1. Et il s’agira aussi de faire avancer la cause du Rafale. L’Emirat, qui a déjà acquis des Mirage 2000-5 qui ont mené des missions aux côtés des appareils français lors de l’opération Unified Protector en Libye, a lancé, en janvier 2011, un appel d’offres pour acquérir entre 24 et 36 nouveaux avions de combat.
Et la concurrence s’annonce rude pour Dassault Aviation étant donné que l’influence américaine – les Etats-Unis disposent dans le pays de l’importante base al-Udeid – risque de peser dans le choix de Doha.
Cela étant, l’on n’en saura plus sur les intentions qatarie une fois que les Emirats arabes unis auront arrêté leur décision sur le successeur des Mirage 2000-9 dont sont dotées leurs forces aériennes.
« Le Koweit et le Qatar sont en effet intéressés mais ils ne le seront vraiment que si manifestement les Emirats arabes unis se jettent à l’eau » avait déclaré Gérard Longuet, en janvier dernier.
Mais le gouvernement britannique fait le forcing pour imposer l’Eurofighter aux Emirats. « Je pense certainement qu’il y a une réelle possibilité, (même) s’il y a un concurrent sérieux (ndlr, le Rafale), comme nous le savons tous » a récemment affirmé Stephen Green, le secrétaire d’Etat britannique au Commerce. « Il y a eu un engagement ministériel considérable » a-t-il précisé.
Mais d’après le magazine Challenges, il semblerait que l’affaire soit sur le point d’aboutir en faveur du constructeur français. « Dassault Aviation et ses sous-traitants se mettent en ordre pour répondre à cette commande. Une évolution de l’outil industriel de production du système d’autoprotection Spectra va être mise en place d’ici à la fin du mois sur le site Thales d’Elancourt (Yvelines). Elle correspond aux spécifications du cahier des charges des Emirats » a-t-il indiqué le 15 mars dernier.