Benyamin Netanyahou réagit après quatre jours de violences sur le site très sensible de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem.
Le premier ministre Benyamin Netanyahou a décidé d’appliquer la politique de la poigne de fer pour réprimer les manifestations de jeunes palestiniens dans et autour de l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, le troisième lieu saint de l’islam.
Ces débordements ont débuté dimanche à l’occasion de la fête de Rosh Hashana (le nouvel an juif) lorsque des pèlerins juifs sont montés sur cette esplanade sous laquelle se trouveraient les ruines du Temple de Salomon, le principal lieu saint juif incendié par les légions romaines de Titus en l’an 70. Depuis lors, ils se sont étendus à certains quartiers arabes de la ville sainte où des ambulances, des véhicules de pompiers ainsi que le tramway ont été attaqués à coups de pierres ou de cocktail Molotov.
Ligne rouge franchie
« En autorisant des juifs à se rendre sur l’esplanade, Benyamin Netanyahou enfreint le statu quo datant de 1967 selon lequel des musulmans n’iraient pas prier sur des lieux saints juifs et vice-versa, fulmine le porte-parole de l’OLP, Saeb Erekat. Le gouvernement israélien a franchi une ligne rouge. Il incite les jeunes Palestiniens à descendre dans la rue. » Ce que réfute l’entourage du premier ministre israélien, pour lequel l’affaire est « montée en épingle » par l’Autorité palestinienne (AP) et par le Mouvement islamique, la branche arabe israélienne des Frères musulmans, dont certains membres effectuent une garde quotidienne devant l’esplanade des Mosquées pour empêcher les juifs d’y pénétrer.
Le 13 septembre, au lendemain de la mort d’Alexandre Levlovitch, un habitant juif de Jérusalem dont la voiture caillassée par des Palestiniens avait foncé dans le décor, Benyamin Netanyahou a en tout cas « déclaré la guerre aux émeutiers » en annonçant une série de mesures. Notamment l’utilisation de snipers de la police contre les lanceurs de pierres et de cocktails Molotov ainsi que l’allégement des procédures de tir pour tout policier « qui se sentirait en danger ».
À ces décisions opérationnelles s’ajoutent l’établissement d’une peine minimale de 3 à 5 ans de prison pour tout lanceur de pierres condamné ainsi que l’obligation de le maintenir en détention entre le moment de son arrestation et celui de son procès. Pour les lanceurs de cocktails Molotov, la peine minimale serait de 10 ans. Et lorsque des mineurs sont impliqués, leurs parents devraient s’acquitter d’une amende variant de 1 000 à 15 000 francs suisses (NDLR : entre 913 et 13 700 euros), indépendamment des poursuites judiciaires visant leur enfant.
De son côté, la municipalité de Jérusalem installe un réseau de caméras de surveillance des quartiers arabes couplé à des projecteurs de forte puissance. Le maire de la ville, Nir Barkat (indépendant de droite), a également ordonné la construction de petites « barrières de séparation » entre les zones juives et les zones arabes. Ces mesures ne semblent cependant pas impressionner les organisations palestiniennes, qui promettent pour ce vendredi une « journée de la colère ».