Une puissante attaque militaire est en cours de préparation contre l’Iran, estime le président de l’Académie des problèmes géopolitiques de Moscou, Leonid Ivachov, persuadé que les agresseurs feront nécessairement appel à l’arme nucléaire.
"Les Américains et Netanyahou [premier ministre israélien, ndlr] préparent l’opinion publique à l’éventualité de l’utilisation d’armes nucléaires", a déclaré vendredi M. Ivachov lors d’une table ronde à la Douma (chambre basse du parlement russe).
L’expert propose d’engager une discussion internationale sur la création d’une zone dénucléarisée au Proche-Orient et invite les six médiateurs sur le dossier nucléaire iranien (Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Etats-Unis et Allemagne) à se porter garants de la sécurité dans la région.
"Il faut que les Six donnent des garanties concrètes de la sécurité à l’Iran, à Israël et aux autres Etats", a-t-il indiqué.
Le président de la commission des affaires internationales de la Douma, Alexeï Pouchkov, estime que l’évolution actuelle de la situation autour de l’Iran risque de provoquer des hostilités dès cette année.
"Si la situation relative à l’Iran évolue selon le scénario le moins favorable, et nous avons de fortes raisons de penser qu’il en sera ainsi, la Douma (chambre basse du parlement russe) examinera une déclaration portant sur la situation iranienne. Plusieurs scénarios sont actuellement à l’étude, y compris un « scénario militaire ».
A en juger d’après les déclarations de certains Etats, ce scénario est de plus en plus probable", a déclaré vendredi M. Pouchkov à la Douma lors d’une table ronde consacrée à la situation autour de l’Iran. Le parlementaire a souligné que la Russie excluait l’intervention militaire comme moyen de résoudre le problème iranien.
Selon M. Pouchkov, le scénario militaire, loin d’apporter une solution à ce problème, ne ferait que l’aggraver.
L’Occident reproche à l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert du programme nucléaire qu’il prétend réaliser à des fins pacifiques. Téhéran rejette ces accusations, affirmant que ses recherches nucléaires ont pour seul objectif de satisfaire les besoins du pays en électricité.
A l’heure actuelle, la République islamique fait l’objet des sanctions instaurées par quatre résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu. Certains pays et organisations ont en outre adopté des résolutions exigeant que l’Iran garantisse la transparence et le caractère pacifique de son programme nucléaire.
Le chef de la diplomatie bahreïnie, cheikh Khalid bin Ahmed al-Khalifa, a déclaré jeudi au quotidien japonais Asahi Shimbun que les Etats-Unis et les monarchies arabes du Golfe s’étaient mis d’accord pour créer un système commun de défense antimissile. Ce système servira visiblement à intercepter des missiles iraniens à grande portée comme ceux testés début janvier lors des manœuvres navales dans le Golfe.