Le film Innocence of Muslims (L’innocence des musulmans), qui a provoqué de violentes manifestations en Égypte et en Libye, se veut une description de la vie du prophète Mahomet, et évoque notamment les thèmes de l’homosexualité et de la pédophilie.
Des extraits de ce film à petit budget, avec des costumes d’amateurs, un scénario confus et des décors artificiels, ont été postés sur Internet ou diffusés sur des chaînes de télévision privées.
Des acteurs parlant anglais avec l’accent américain y présentent les musulmans comme immoraux et gratuitement violents, et tournent en dérision le prophète Mahomet. Ce film a donné lieu mardi à une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes devant l’ambassade des États-Unis au Caire, lors de laquelle des protestataires ont remplacé le drapeau américain par un étendard islamique. Des appels aux Coptes à manifester contre ce film mercredi soir devant l’ambassade ont été lancés par des organisations de cette communauté chrétienne d’Égypte.
Selon la presse égyptienne et des prédicateurs musulmans radicaux, des Coptes vivant aux États-Unis seraient impliqués dans la réalisation de ce film. Les Frères musulmans, première force politique d’Égypte dont est issu le président Mohamed Morsi, ont appelé à des manifestations vendredi. Un journaliste égyptien a de son côté déposé une plainte contre les producteurs et demandé que les Coptes égyptiens qui auraient contribué au film soient déchus de leur nationalité.
Le film est produit et réalisé par un promoteur immobilier israélo-américain de 54 ans originaire de Californie, Sam Bacile, qui décrit l’islam comme un "cancer" et une religion de haine, selon le Wall Street Journal (WSJ).
Sam Bacile a précisé au quotidien économique américain qu’il l’avait produit avec cinq millions de dollars levés auprès d’une centaine de donateurs juifs, qu’il a refusé d’identifier.
Il assure avoir travaillé avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes pour réaliser en Californie, en trois mois, ce film de deux heures. "Le film est politique. Pas religieux", dit-il.
Le long-métrage a été défendu par le pasteur américain très controversé Terry Jones, qui s’est attiré de nombreuses critiques par le passé, notamment pour avoir brûlé un exemplaire du Coran et s’être résolument opposé à la construction d’une mosquée près de Ground Zero à New York.
Le pasteur a précisé qu’il comptait montrer un extrait de 13 minutes du film, mardi soir, dans son église de Gainesville, en Floride (sud-est). "C’est une production américaine qui n’a pas pour objectif d’attaquer les musulmans mais de montrer l’idéologie destructive de l’islam", explique-t-il dans un communiqué publié par le WSJ.