Nos soupçons se concrétisent. On se souvient qu’en mai 2013, si la gauche officiellement critiquait la « tentative de récupération du mouvement (de la Manif pour tous) par l’UMP », officieusement elle espérait que l’opposition parviendrait à « canaliser la colère du peuple de droite ».
Un socialiste anonyme, interrogé par le Figaro, avait même expliqué le sens de cette infiltration : « Le meilleur moyen de tuer un mouvement social, c’est qu’un parti politique en prenne la tête. »
15 décembre 2013 à Versailles, le pari est réussi. L’avertissement de mai 2013 de Ludovine de la Rochère : « Il n’y aura pas d’homme politique qui interviendra au micro » n’a pas été suivi.
Après Henri Guaino au micro et sur grand écran de la MPT le 24 mars 2013 (l’homme qui en septembre 2013 trouvait qu’être député à 5 200 euros net c’est « mal payé »), d’autres UMP se sont en effet infiltrés à la MPT Versailles le 15 décembre, monopolisant la parole pendant que les RBM (Rassemblement Bleu Marine) étaient interdits de parole. Les députés UMP qui ont participé étaient : Valérie Pécresse, Jean-Frédéric Poisson, ainsi que les maires de Versailles et du Chesnay.
Communiqué de François Simeoni, tête de liste Versailles Bleu Marine :
« Aujourd’hui, à la manif pour tous de Versailles, j’ai demandé au responsable de l’organisation l’autorisation de m’exprimer devant les manifestants. Cela m’a été refusé, alors que les politiques UMP présents ont pu le faire. En tant que signataire de la charte LMPT et responsable local du seul parti de France ayant promis l’abrogation de la loi Taubira, je considère ce traitement comme anti-démocratique. J’engage les Versaillais à ne pas accorder leur confiance à ceux qui rallient l’UMP, ni à ceux qui prétendent se placer hors du champ politique. »
La question qui se pose maintenant est : qui a interdit de parole François Simeoni ?