Une réunion de crise s’est tenue à Nice à la suite d’une note confidentielle de la Police aux frontières alertant sur l’entrée en France, via la frontière italienne, d’un grand nombre d’illégaux érythréens.
La pression de l’immigration clandestine devient intenable à la frontière entre la France et l’Italie. C’est ce que révèle un document confidentiel dont Le Figaro a eu connaissance. Il émane de la direction zonale sud de la Police aux frontières (PAF). Il s’agit du « compte rendu » d’une « réunion exceptionnelle » qui s’est tenue, le 9 juillet dernier, à la préfecture des Alpes-Maritimes, « provoquée », est-il précisé, par le « phénomène migratoire érythréen ». Le préfet des Alpes-Maritimes en personne, Adolphe Colrat, a présidé cette réunion. Elle rassemblait une trentaine d’agents de haut rang, dont des chefs de service de Menton, Nice, Marseille, Toulon, Avignon, et jusqu’aux Alpes-de-Haute-Provence. Des responsables locaux de la gendarmerie, des douanes et de la SNCF étaient également conviés.
Leur constat se veut clinique. Tout part d’un « état statistique des migrants par voie maritime en Italie » : « Entre le 1er janvier et le 30 juin 2014, 61 591 migrants irréguliers ont débarqué en Italie, ils n’étaient que 7 913 pour la même période en 2013, et seulement 4 301 pour les six premiers mois de l’année 2012. Les Érythréens représentent 31 % de ces migrants (18 282). Les Syriens arrivent en seconde position, avec 10 371 (17 %). »
La suite ? « Ce sont les répercussions en France, et nous les vivons maintenant », explique un agent de la Police aux frontière de la zone sud. Le rapport du 9 juillet indique ainsi que « les migrants en provenance de la Corne de l’Afrique et du Soudan sont au nombre de 5 757 au 30 juin 2014. Il s’agit principalement d’Érythréens (ou de personnes se déclarant érythréens), pour 5 235 (d’entre eux), soit 91 % des personnes interpellées ».