Le président vénézuélien Hugo Chavez a ordonné dimanche 17 janvier l’expropriation de la chaîne d’hypermarchés franco-colombienne Exito (groupe Casino), accusée d’avoir augmenté ses prix à des fins "spéculatives" après la dévaluation de la monnaie locale le 8 janvier. "Jusqu’à quand allons-nous permettre qu’une multinationale vienne faire cela ici ? J’ordonne que l’on ouvre une enquête et j’attends la nouvelle loi [sur la spéculation en voie d’adoption] pour entamer une procédure d’expropriation de la chaîne Exito", a déclaré M. Chavez lors de son programme radio-télévisé hebdomadaire, "Alo Presidente".
"Cela doit passer sous contrôle de la nation. Cela peut faire partie de Comerso", a ajouté le chef de file de la gauche radicale latino-américaine, en faisant référence à la Corporation de marchés socialistes, un nouveau réseau de commerces vendant à des prix cassés divers types de produits.
Le gouvernement a décidé le 8 janvier de dévaluer le bolivar, qui s’échangeait depuis 2005 au taux de 2,15 bolivars pour un dollar, et d’instaurer un double taux de change pour stimuler la production nationale, dans un pays largement importateur. Le bolivar s’échange désormais à 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des produits de base (santé, alimentation, équipements) et à 4,30 bolivars pour les autres produits (voitures, télécommunications, électronique, tabac, boissons...).
Hugo Chavez avait menacé d’exproprier les commerçants qui augmenteraient les prix de manière abusive après la dévaluation du bolivar, présentée par les économistes comme un facteur d’inflation. Peu après, un hypermarché de Caracas appartenant au groupe Exito, contrôlé par le français Casino, avait été le premier magasin investi par la garde nationale et avait été fermé pour 24 heures. Des dizaines d’autres commerces ont depuis subi le même sort.