Yitzhak Shamir est mort le 30 juin 2012 à l’âge de 96 ans. Outre ses deux mandats de Premier ministre de l’État sioniste (1983-1984 et 1986-1992), Shamir était aussi connu pour avoir commandité des attentats et assassinats dans les années 30 et 40.
Dans les années 30, il est membre de l’Irgun, organisation sioniste armée responsable d’attentats contre des Palestiniens arabes (250 morts).
Dans la décennie suivante, Shamir intègre le groupe Stern, dont les attaques terroristes visent cette fois davantage les Britanniques, dans le but d’obtenir le départ de ces derniers et la création d’un État juif.
Ainsi, en 1944, le groupe Stern assassine lord Moyne, ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient ; en septembre 1948, Shamir est l’un des commanditaires de l’assassinat du comte Bernadotte, représentant des Nations unies pour cette région.
En 1984, il succède à Menahem Begin à la direction du Likoud. Sa politique à l’égard des Palestiniens était radicale : pour une colonisation massive.
En 1993, il quittera le Likoud en jugeant la position de Netanyaou trop modérée sur cette question...
Dans un communiqué du 30 juin, le président de la République française François Hollande a rendu hommage au dévouement de Shamir envers l’État sioniste. Plutôt que d’évoquer attentats meurtriers et assassinats, Hollande a préféré l’euphémisme en parlant d’une personnalité « engagée, dès son plus jeune âge, dans la fondation de l’État d’Israël auquel il était indéfectiblement attaché ».
Soucieux probablement lui aussi d’assurer ses arrières, le président a ensuite rappelé, bien sûr, les liens d’amitié franco-israélienne que Shamir aurait contribué à renforcer durant ses mandats.
Une opération de séduction de la communauté organisée s’appuyant aussi sur l’émotion, Hollande a bien entendu ajouté à son communiqué un hommage au « courage exemplaire » de Shamir face à la maladie d’Alzheimer, et présenté ses « condoléances à la famille et aux proches de Yitzhak Shamir, au peuple et gouvernement israéliens ».
En ce qui nous concerne, nous présenterons plutôt nos condoléances aux familles de tous ceux que Yitzhak Shamir, directement ou indirectement, a contribué à tuer toute sa vie durant.