L’Administration américaine a décidé de dissoudre le Conseil national syrien (CSN) et de restructurer l’opposition selon des conditions et des normes qu’elle a elle-même posées pour le choix des forces et des personnalités qui la composeront. Cette décision constitue une preuve criante que cette opposition n’est, en fait, qu’un instrument lié aux États-Unis et que son rôle consiste uniquement à exécuter le complot de l’alliance impérialiste dirigée par Washington, et qui regroupe l’Otan et des États de la région liés à l’Occident.
Cette décision annoncée par la secrétaire d’État Hillary Clinton met donc en relief certains aspects des liens existant entre ladite opposition syrienne de l’extérieur et certains partis et figures de l’intérieur. Elle prouve qu’il ne s’agit pas de personnalités et de forces patriotiques et indépendantes, qui placent l’intérêt de la Syrie au-dessus de tout, comme elles le prétendent. Leur principal souci est en réalité de satisfaire les États-Unis et les pays arabes et régionaux qui leur offrent argent et soutien, et en contrepartie, elles doivent mettre à exécution le plan dessiné pour elle, lequel sert, bien entendu, les intérêts américano-sionistes. Ainsi, les officines de l’opposition et leurs groupes armés ne sont que des outils chargés de mettre en œuvre un complot extérieur, exactement comme l’affirme le commandement syrien depuis le premier jour de l’éclatement de la crise. L’État syrien livre donc une résistance légitime à une agression destinée à détruire le pays, démanteler ses institutions et démembrer sa géographie.
Pour justifier sa décision de restructurer l’opposition syrienne, Mme Clinton a invoqué la nécessité de faire face aux dérives extrémistes qui augmentent sur le terrain. Elle veut parler des groupes takfiristes et autres mouvances qaïdistes. Mais ce que la cheffe de la diplomatie américaine ne dit pas, c’est que tous ces groupes ont été créés et ont prospéré sous la supervision directe des États-Unis ou de leurs proches alliés, turcs ou arabes du Golfe, qui ont offert armes, argent, soutien logistique et expertises. Si ces groupes avaient réussi dans la mission qui leur avait été confiée, celle de détruire l’État syrien, Washington n’aurait pas vu la nécessité de les « restructurer ». Mais comme ils font du surplace depuis des mois et que leurs pratiques sauvages et barbares commencent à apparaitre aux yeux du monde entier, Mme Clinton a été contrainte de faire ces « aveux ». Dans le même temps, cette « nouvelle structure » devrait lui servir à mieux négocier une stratégie de sortie de crise avec l’État syrien, sous la direction du président Bachar al-Assad, et sous l’égide de la Russie et de la Chine. Les États-Unis espèrent que cette façade sera leur représentant lors des prochaines élections présidentielles, prévues en 2014.
Juste après l’annonce du faire-part de décès du CNS par Mme Clinton, toutes les divergences entre les oppositions syriennes sont remontées à la surface, montrant à quel point ceux qui prétendaient vouloir diriger la Syrie de demain sont légers, irresponsables, manipulés par l’extérieur et sans vision. Derrière eux se dressent leurs multiples mentors régionaux qui tentent de préserver un brin d’influence au sein de la « nouvelle structure » inventée et filtrée par les Américains. Mais ces derniers ne laisseront que des miettes à leurs partenaires.
Des mercenaires, dénués de tout sens patriotiques, voilà le vrai visage de ladite opposition syrienne.