Ce petit duc, par le fait même d’entrer dans un entreprise capitaliste industrielle et de la faire fonctionner, par le fait même aussi de vanter avec persévérance le prétendu progrès technologique et la créativité à changer la marche du monde comme étant l’accomplissement suprême de l’humanité (ce qui est une hérésie majeure selon la foi chrétienne que la noblesse française a pour raison d’être de défendre jusqu’à la mort depuis Clovis), a dérogé. Retenez bien ce mot bien démodé mais irremplaçable : dérogé.
Ce n’est plus un noble. Il n’est même pas tombé au niveau des vaishyas (les gens de biens et de commerce selon la nomenclature védique, la seule encore comprise aujourd’hui des universitaires) mais des chandâlas, des marginaux qui n’ont pas droit à une sépulture en terre sacrée ni même un mariage sacramentel. Il doit remettre son épée et tous les privilèges, titres et honneurs qui en découlent. Quand un noble pour une raison ou une autre (crise économique, invasion étrangère, révolution, disgrâce familiale) perd les moyens économiques de survivre ou de briller selon son rang que la société lui avait procurés jusque là, il doit, à moins de déroger, de nouveau se servir de son épée pour manifester sa noblesse, comme l’ont fait tous les fondateurs originels des grandes familles nobles qui s’illustrèrent pour fonder le royaume avec Clovis ou lors des Croisades. Il doit de nouveau aller tenter une juste aventure sur un champ d’honneur, comme beaucoup firent sur les mers à une époque relativement récente. À la limite, il eût mieux valu pour le duc de Castries d’aller s’engager dans la nébuleuse Al Qaeda au Mali (ou s’il est sioniste en tant que soldat de la bande à Ben Pesach, qui est un des rares sincères du lot, ou s’il n’aime ni les juifs ni les musulmans, aux côtés des intégristes hindous avec pèlerinage aux sources de la société des castes en prime-surprise). Bien qu’anti-chrétiens et criminalisés, tous ces gens ont un mode de survie qui ne dit pas non du tout à l’honneur chevaleresque, et les prétendus nobles et chrétiens d’aujourd’hui comme ce duc profèrent maintenant des hérésies d’un niveau beaucoup plus grotesque que tout ce que les Croisés reprochaient de croire aux Sarrasins qu’ils allaient combattre. Je crois que l’esprit dit des Lumières a effectivement détruit de cette manière la noblesse française dès bien avant la Révolution.
Aux termes de cette petite fatwa, cet ex-duc dégénéré doit remettre son épée, ou être lui-même décapité.
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