L’année dernière, le PDG d’EDF s’était fait lourder comme un malpropre pour avoir publiquement réclamé une hausse de 20% de l’électricité. Son successeur Proglio fait trois fois pire (ou mieux ?), mais il est célébré comme un sauveur, cherchez l’erreur.
En juillet 2009, le boss d’EDF, Pierre Gadonneix, avait osé réclamer une augmentation de 20% des tarifs de l’électricité, sur une période allant de 3 à 5 ans.
Devant l’ampleur du scandale, il fût rapidement exécuté sur la place publique. Et au jeu des chaises musicales (électriques), c’est Proglio qui a remporté le gros lot. Henri Proglio, vous vous rappelez, l’homme à la double rémunération. Et depuis...
Emballé c’est payé
François Baroin vient d’annoncer qu’en janvier prochain, les prix de l’électron vont de nouveau augmenter. Après une première augmentation en aout 2010, on atteindra donc les... +6,5% en six mois !
Faites les calculs. A ce rythme, les 20% de hausse seront atteints d’ici un an et demi, soit 2 à 3 fois plus vite que ce que demandait Pierre Gadonneix.
Sauf que cette fois-ci, Sarkozy n’y est pour rien, enfin presque. "C’est une déclinaison du Grenelle de l’environnement, qui lui-même est une déclinaison de la plate-forme de Nicolas Hulot que Ségolène Royal, qui a été battue, et Nicolas Sarkozy, qui a été élu, avaient pris", s’est justifié François Baroin. Bouhh, c’est la faute à Hulot et Royal n’aurait pas fait mieux.
EDF en court jus...
Sûr que cette justification est bien plus honorable qu’un vulgaire "il faut bien compenser le fait que l’on distribue plus de la moitié de nos bénéfices à nos actionnaires (l’Etat à 85%)" ou un autre "il faut bien les rembourser, ces dettes de 50 milliards d’euros qu’on a contracté en spéculant de façon un peu cavalière aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne, en Argentine ou au Brésil" ou un dernier "bah, on n’a mis de côté que 9 milliards d’euros pour le démantèlement de nos vieilles centrales nucléaires, alors que cela devrait nous coûter plus de 100 milliards et, puisque nos nouvelles centrales ne tiennent pas la route, il faut bien que quelqu’un paie".
A vos factures, prêts... payez !