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Grèce : un passé oublié

Partie 1 :

La Grèce est-elle sauvée ? En a-t-elle vraiment fini avec la terrible crise qui l’a frappée ?... C’est ce que l’on murmurerait à Bruxelles mais aussi dans les cercles dirigeants d’Athènes. Qu’en est-il réellement ? J’ai trouvé au début du mois dans le journal Le Monde un titre qui résume bien la situation actuelle du pays : "La Grèce va mieux, les Grecs pas tellement !" Car s’il est vrai que le chômage fléchit légèrement, il touche encore 57% des jeunes.

Rassurez-vous, Monsieur X n’a nullement l’intention de nous asséner un cours d’économie. Et s’il a décidé aujourd’hui d’évoquer la Grèce, c’est qu’il a voulu remonter aux racines lointaines de la crise grecque et donc aux déchirures de la Seconde Guerre mondiale et de la sanglante guerre civile qui a suivi. Avec, pour commencer, ce terrible constat : de tous les pays européens occupés par les nazis, c’est, en dehors de la Pologne et de la Russie, incontestablement la Grèce qui a le plus souffert…

Mais, alors que la Résistance grecque a été aussi l’une des plus efficaces et les plus redoutables dans sa lutte contre l’occupant, la Libération s’est traduite par une féroce répression contre ceux-là mêmes qui venaient de délivrer leur pays du joug nazi… Avec le concours des forces alliées, essentiellement britanniques ! Et qu’en est-il des réparations que l’Allemagne se serait abstenue de payer après la guerre ? Une dette bien réelle ou un fantasme ? Monsieur X commence par analyser cette délicate question…

 

Partie 2 :

À la fin de l’année 1944, la Grèce libérée va basculer dans la violence. Et les combats vont opposer les conservateurs et les anciens collabos, soutenus par les forces britanniques, aux partisans de l’ELAS, un mouvement de Résistance très populaire et largement influencé par les communistes.

Mais des communistes qui ne bénéficieront pourtant d’aucun soutien de Moscou. Car, nous a dit Monsieur X la semaine passée, Staline a décidé de laisser les mains libres à Churchill. Le Premier ministre britannique le raconte à sa façon dans ses Mémoires. Le 9 octobre 1944, il arrive à Moscou. C’est la première fois qu’il rencontre Staline. Je lui laisse la parole. Il s’adresse au maître du Kremlin :

« Réglons nos affaires des Balkans. Vos armées se trouvent en Roumanie et en Bulgarie. Nous avons des intérêts, des missions et des agents dans ces pays. Évitons de nous heurter pour des questions qui n’en valent pas la peine. En ce qui concerne la Grande-Bretagne et là Russie, que diriez-vous d’une prédominance de 90 % en Grèce pour nous, et de l’égalité, 50/50 en Yougoslavie ? ».

Pendant que l’on traduisait mes paroles, j’écrivis sur une demi-feuille de papier : Roumanie : Russie 90 %, les autres 10 %. Grèce : Grande-Bretagne 90 % (en accord avec les États-Unis), Russie 10 %. Yougoslavie : 50-50 %. Hongrie : 50-50 %. Bulgarie : Russie 75 %, les autres 25 %. Je poussai le papier devant Staline, à qui la traduction avait alors été faite. Il y eut un léger temps d’arrêt. Puis il prit son crayon bleu, y traça un gros trait en manière d’approbation et nous le rendit. Tout fut réglé en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire. Il y eut ensuite un long silence. Le papier, rayé de bleu, demeurait au centre de la table. Je dis finalement : « Ne trouvera-t-on pas un peu cynique que nous ayons I’air d’avoir réglé ces problèmes dont dépend le sort de millions d’êtres d’une façon aussi cavalière ? Brûlons ce papier. » « Non, gardez-le », dit Staline.

Ainsi a été joué le sort d’une partie de l’Europe de l’Est et de la Grèce. La Grèce qui va sombrer dans la violence. Dans un instant, la suite du récit de Monsieur X…

 






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1 Commentaire

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  • #854419
    Le 10 juin 2014 à 22:43 par awrassi
    Grèce : un passé oublié

    Les USA détruiront les communistes, qui avaient pourtant libéré le pays, et mettront au pouvoir les généraux ... Voilà la conclusion !

     

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