Si la Banque centrale européenne venait à couper le robinet des liquidités, la Grèce pourrait bien être obligée de créer une monnaie transitoire calquée sur le modèle des IOU californiens. Un pari très risqué pour certains, une manière d’atténuer la casse sociale pour d’autres.
Et si la Banque centrale européenne cessait de fournir des euros à la Grèce ? Scénario catastrophe il y a encore quelques semaines, l’hypothèse ne semble plus si fantaisiste alors que les Grecs viennent de voter non au référendum portant sur le règlement de leurs créanciers.
Dos au mur, les grecs pourraient choisir d’émettre une monnaie transitoire inspirée des IOU (« I Owe you », soit en français « je vous dois »). « Si nécessaire, nous mettrons en place un système de monnaie parallèle, sur le modèle des IOU californiens, sous une forme électronique. On aurait du le faire, il y a des semaines », a expliqué le ministre des finances démissionnaire, Yanis Varoufakis. Soulignant que cette solution ne s’apparentait en rien à un « Grexit ».
Le gouvernement grec pourrait imprimer ces titres, sorte de bons du Trésor mais qui ne sont pas assortis d’intérêts, en guise de salaires, de retraites, ou pour payer ses fournisseurs. Sous forme papier ou sous forme de certificats électroniques, plus ou moins sécurisés, les IOU pourraient être émis en parallèle des euros encore en circulation, et à parité avec la monnaie unique.
Une solution temporaire qui pourrait permettre au pays de sortir de l’ornière, car le processus de création d’une monnaie nationale (la drachme) s’avère très long et très difficile logistiquement. Yanis Varoufakis a d’ailleurs fait savoir que les presses n’avaient « pas la capacité » d’imprimer des drachmes.