Semaine difficile pour Goldman Sachs. La plus connue des banques d’affaires américaines affronte à Londres, pendant deux jours, des audiences très médiatiques en vue d’un éventuel procès pour corruption. Goldman Sachs est en effet accusé par le fonds souverain libyen d’avoir profité du manque d’expérience de ses cadres en 2008 pour les abuser.
Suivant aveuglement les conseils des banquiers américains, les responsables du fonds souverain, qui géraient alors 66 milliards de dollars, auraient réalisé des opérations financières complexes contraires à leur intérêt et perdu ainsi plus d’un milliard de dollars. Le fonds souverain explique que ses salariés pensaient investir dans des actions et n’avaient pas compris qu’il s’agissait de dérivés. Il réclame 1 milliard de dollars de dédommagement à Goldman Sachs.
"Soirées alcoolisées et filles"
Des éléments à charge contre Goldman Sachs sont apparus lors de la première journée d’audience. Les banquiers américains auraient ainsi invité les financiers du fonds libyen à participer à un voyage très détendu au Maroc, rythmé par des soirées alcoolisées en compagnie de filles. Le fait que la banque ait accordé un stage au frère d’un ex-dignitaire du régime de Khadafi, qui occupait un poste à responsabilité au sein du fonds, est encore pointé du doigt.
Goldman Sachs réfute toutes ces accusations. La banque a expliqué que les employés du fonds avaient des « longues carrières en finance internationale » et que les opérations de 2008 n’étaient pas « difficiles à comprendre. » Au sujet du stage, la banque répond qu’il s’agissait d’un programme de formation.
En parallèle de la procédure britannique, le gendarme de la Bourse américaine, la SEC, a également lancé des investigations afin de lever le voile sur ces faits.