Malgré son mea culpa, l’addition commence à être lourde pour le Grand Rabbin de France.
Le 19 mars dernier, le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim n’a pas perdu de temps pour venir nous voir, les yeux dans les yeux, quand on lui a demandé par quel miracle le texte d’un entretien donné par le philosophe Jean-François Lyotard en 1991 pouvait se retrouver, presque à l’identique, dans un livre signé de sa main en 2011. Cette semaine, et un aveu de plagiats plus tard, il paraît que son agenda ne lui laisse pas une seconde pour nous revoir. C’est dommage. On en aurait profité pour lui demander quand il a été reçu à l’agrégation de philosophie.
La biographie qui présente son CV sur son site officiel n’en fait pas état. C’est bizarre, car elle comporte par ailleurs beaucoup de détails sur son parcours : son diplôme de rabbin du Séminaire israélite de France, les diverses fonctions qu’il exerce ou a exercées, la Légion d’honneur qui lui a été décernée le 12 avril 2009.
C’est bizarre, parce qu’il est question de cette agrégation à peu près partout dès qu’il s’agit de Gilles Bernheim : dans la plupart des articles que lui consacrent les journalistes, sur le site de son éditeur, dans le communiqué de presse qui accompagnait ses Quarante méditations juives parues en septembre 2011, dans toutes les notices biographiques qui figurent sur l’Internet, depuis celle de Wikipédia jusqu’à celle de Faitreligieux.com. Une légende répandue par des thuriféraires trop zélés prétend même que « cet étudiant très brillant, obtient, très jeune, la difficile agrégation de philosophie, en étant major, malgré un… zéro dans une épreuve qu’il ne peut passer, car elle a lieu un Shabath ».
Sans doute n’est-ce pas la première fois que des gens – journalistes compris – racontent des bêtises sur quelqu’un. Le problème est que Gilles Bernheim les a manifestement laissés dire sans protester. Un rabbin est-il autorisé à mentir par omission ?
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