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Gaza : Israël bombarde les hôpitaux et toute l’infrastructure médicale

Les derniers bombardements sur les hôpitaux et les services d’urgence font des ravages sur une infrastructure médicale déjà insuffisante.

Deir al-Balah, Gaza - Au moins cinq Palestiniens ont été tués et 70 autres blessés par des obus de chars israéliens tirés sur l’hôpital al-Aqsa à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza.

Le bombardement a duré la majeure partie de la journée, et selon des sources hospitalières, a continué tard dans la soirée.

Un patient a été tué alors que l’on trouvait parmi les blessés d’autres patients, des visiteurs et du personnel hospitalier, ainsi que quelques 20 intervenants médicaux pris dans le bombardement, a déclaré le Dr Ashraf al-Qudra, responsable des relations publiques au ministère de la Santé à Gaza.

Les frappes ont laissé l’hôpital dans l’incapacité de recevoir ou traiter les cas médicaux, les ambulances étant maintenant forcées de tenter de transporter les blessés vers d’autres destinations.

Toutefois, deux ambulances qui essayaient d’emmener des blessés à l’hôpital Shifa dans la ville de Gaza, ont également été touchées par des obus de char.

Selon al-Qudra, les missiles ont endommagé plusieurs salles d’opération ainsi que les principaux équipements, dont une unité de production d’oxygène utilisée pour un large éventail d’opérations et procédures de soins.

Les troisième et quatrième étages, la réception ainsi que l’étage supérieur ont tous été gravement endommagés, m’ont expliqué des médecins.

Les bombardements qui ont suivi ont endommagé les installations à rayons X et les services de maternité.

Israël a nié à plusieurs reprises cibler les installations médicales, mais il prétend régulièrement que le Hamas utilise les infrastructures civiles, y compris des habitations résidentielles, des écoles et des hôpitaux pour cacher des armes.

« Vous êtes autorisés à frapper toutes les cibles utilisées [par le Hamas] pour cacher des roquettes », a dégurgité à Al-Jazeera Mark Regev, porte-parole du Premier ministre israélien.

« Je n’ai aucun doute que le Hamas utilise, a utilisé et continue d’utiliser des hôpitaux ... nous ne ciblons pas les civils. Mais je ne suis pas au courant de cette situation particulière » a-t-il encore éructé.

Le Dr Khalil Khattab opérait ​​un patient blessé dans une frappe précédente, lorsque les obus sont tombés. Il a vite couru en bas et a vu beaucoup de ses collègues blessés. Beaucoup ont été touchés tout en essayant de traiter les patients, mais maintenant les patients, les médecins et les infirmières sont tous blessés et perdent leur sang.

« L’ascenseur est détruit et tous les équipements de l’hôpital sont gravement endommagés », m’a déclaré le Dr Khattab, tout en inspectant les destructions autour de lui.

L’hôpital al-Aqsa dans le centre de la bande de Gaza est le seul hôpital fournissant des services à plusieurs camps de réfugiés, dont al-Maghazie et al-Nuseirat, ainsi qu’à quelques villes et villages avec parmi eux Deir el Balah et Juhu al-Dik. Les responsables de la santé estiment que al-Aqsa est le principal hôpital desservant plus de 350 000 habitants de Gaza.

Depuis le début de l’opération israélienne, plus de 550 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués et au moins 3 350 blessés. Un civil et 27 soldats israéliens ont également été tués dans les combats.

L’infrastructure médicale de Gaza a déjà été durement touchée par le conflit mais le bombardement d’al-Aqsa a encore réduit les ressources en soins.

Les patients les plus gravement blessés ont été évacués au rez de chaussée afin de se préparer à quitter l’hôpital bondé, largement sous-équipé, avec le personnel et les patients dans un grand état de panique.

Le Dr al-Qidra, un autre médecin pris dans le bombardement d’al-Aqsa, effectuait une intervention chirurgicale à l’unité de soins intensifs (USI) quand le premier obus de char israélien a frappé l’hôpital.

Al-Qidra appelle l’Organisation mondiale de la santé et d’autres groupes à intervenir d’urgence pour arrêter les attaques israéliennes sur les hôpitaux, les patients, des équipes médicales et les ambulances.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont également intensifié leurs appels pour une plus grande protection.

« L’attaque d’aujourd’hui sur l’hôpital al-Aqsa est la dernière d’une série d’attaques sur et à proximité des installations médicales à Gaza, lesquelles ont le plus grand mal à faire face à des milliers de blessés depuis que l’offensive israélienne a commencé le 8 juillet, » a déclaré dans un communiqué Philip Luther, directeur des programmes d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient d’Amnesty International.

« Il ne peut y avoir aucune justification pour cibler les installations médicales, à aucun moment. Les attaques contre les installations médicales soulignent la nécessité d’une enquête internationale impartiale mandatée par les Nations Unies. »

Il est difficile de savoir si l’hôpital sera en mesure de fonctionner dans les jours à venir, et il y a eu de sérieuses tentatives pour évacuer tous les patients et le personnel vers d’autres endroits afin de recevoir et prodiguer les soins appropriés.

« Il n’est pas possible pour les médecins d’effectuer des opérations ou des interventions chirurgicales alors que des obus de chars israéliens passent constamment au-dessus de nous » dit Khattab.

La semaine dernière, les frappes aériennes israéliennes ont touché le service de réadaptation de l’hôpital al-Wafa, malgré que des militants pacifistes internationaux aient annoncer qu’ils serviraient de boucliers humains dans le bâtiment.

Après ce bombardement, les médecins avaient été contraints d’évacuer 18 personnes dans un autre hôpital, bien que seules des blessures mineures ont été signalées.

L’hôpital européen de Gaza a également été touché par des frappes aériennes israéliennes qui ont endommagé la salle d’opération.

Ce type d’attaque a fait que les patients et tous ceux qui les entourent ne se sentent pas en sécurité dans et à proximité des hôpitaux, pourtant auparavant considérés comme des refuges protégés par le droit international.

« Allons-nous attendre que nos blessures soient à nouveaux frappées ? Israël sait que c’est un hôpital, mais ils nous ont malgré tout bombardés », dit Abuel Abed, âgé de 44 ans et qui vit à proximité de l’hôpital al-Aqsa. « Cette guerre est entre deux parties : mais pourquoi cibler un hôpital qui n’a rien à voir avec la politique ? »

« Ces hôpitaux fournissent des services publics essentiels aux victimes et aux familles, et il n’y a aucune justification au fait de les bombarder - aucune roquette n’a été tirée à poximité d’ici », ajoute-t-il.

Ce ne sont pas seulement les patients et ceux qui les entourent qui ont peur. Même les médecins qui sont formés pour faire face aux situations de grande tension, ont du mal à faire face à la menace quasi-constante des bombardements israéliens.

À présent Abuel Abed me dit : « Israël va tout faire pour que nos patients meurent, avec ou sans bombardement. »

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