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Frites "Adolf", hamburger "Anne Frank" : les Argentins vont trop loin !

Le ventre fécond de la Bête immonde a encore frappé : figurez-vous qu’un fast-food argentin a osé donner des noms interdits à certains de ses plats. On y trouve des frites « Adolf », Hitler bien entendu, et des hamburgers « Anne Frank », ce qui est inconvenant car Anna est morte du typhus mais aussi de faim à Bergen-Belsen en 1945. Les frites Adolf, passe encore, mais manger de la « viande » symbolique d’Anne Frank, on est où là ?

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Le Parisien a écrit, fort justement, que les plats du Honky Donky avaient provoqué « un tollé » dans la communauté juive du coin.

En même temps, c’est un peu la communauté du tollé (comme il y a la communauté de l’Anneau), qui réagit parfois primairement à des actes ou des paroles qui ne sont pas du tout antisémites, juste humoristiques. C’est le cas de cette histoire de croche-patte sur un collégien à Sarcelles qui avait déclenché un tollé, mais au CRIF seulement. L’affaire avait vite dégonflé quand on s’était rendu compte qu’il s’agissait de jeux entre collégiens.

 

 

Les autres noms des frites, « Gengis » pour Gengis Khan et « Benito » pour Mussolini, ainsi que « Mao », n’ont pas déclenché de tollé. Apparemment, la communauté du tollé s’en fout. Pour obtenir un tollé, il faut une caisse de résonance, des relais dans les médias, mais ça ne garantit pas que le tollé prenne, comme la pandémie. Il faut un gros battage publicitaire et un fond un peu réel, sinon, c’est la cagade, ou la rigolade.

Le Daily Mail, qui n’a pas de leçons de bon goût à donner, s’est indigné de ce qui n’est qu’une farce, et a titré « mauvais goût » :

 

 

Ce qui nous a intéressés, dans cet article somme toute banal, puisque la quasi-totalité du monde entier ne réagit pas comme les associations communautaires juives, c’est la géographie. On s’explique : le fast-food est situé dans la ville de Rafaela : eh bien même là-bas, on trouve un petit CRIF local ! Il est vrai que Rafaela, la capitale de la province de Santa Fe, compte 100 000 habitants. La vraie info, elle est là.

D’ailleurs, le CRIF de Rafaela a eu la peau des noms du Honky Donky (l’âne blancos, dans le sens de blanc-bec ou petit Blanc !) et les a fait changer, pour, tenez-vous bien : « Dalaï-Lama », « Nelson Mandela » et « Martin Luther King » ! C’est une punition parce que le Honky Donky est bien un lieu où se retrouvent des Blancs (honky). Et avec le changement des noms rigolos pour des noms nuls, les excuses :

« Nous nous excusons pour l’offense et le manque de sens des responsabilités pour l’utilisation abusive de noms qui font référence à des plaies ouvertes dans l’Humanité dans leur ensemble. Les critiques reçues nous ont aidés à réfléchir en profondeur sur la banalisation inacceptable de la douleur inexprimable de millions de personnes victimes d’une machinerie de mort et d’extermination comme le totalitarisme. »

Tiens, ça nous rappelle quelqu’un. Quand on lit bien ce texte, qui fait dans l’emphase cérémonieuse et l’ampoulage boursouflé, on a un petit doute. On dirait qu’il reste de l’ironie ! Le CRIF de Rafaela, satisfait de son pouvoir, n’y aurait-il vu que du feu ?

Et maintenant, pour finir sur une note plus sérieuse, et comprendre l’importance de l’Argentine pour la communauté juive (qui y compte 300 000 coreligionnaires), un retour sur les attentats de 1992 et 1994 à Buenos Aires.

 

 

Le 18 juillet 1994, un camion piégé explose devant l’Amia, l’Association mutuelle israélite argentine. Bilan : 85 morts et 300 blessés. Aussitôt les leaders de la communauté juive organisée et les autorités israéliennes crient à l’attentat conjoint Iran-Hezbollah. Malheureusement, 29 années d’investigations ne le prouveront pas. La présidente de l’époque, Cristina Kirchner, sera accusée d’entraver l’enquête qui aurait « dû » remonter jusqu’à la piste iranienne.

Le mobile de la prétendue entrave ? Des contrats avec la République islamique d’Iran, notamment du pétrole. Pour preuve, le magistrat qui enquêtait sur cette « obstruction », Alberto Nisman, est retrouvé mort à son domicile en janvier 2015, d’une balle dans la tête, juste avant son témoignage au Congrès. Il enquêtait sur Kirchner – il voulait la mettre en examen – et l’Iran depuis 2004.

Kirchner entretenait bien des relations diplomatiques et commerciales avec les Iraniens, alors pourquoi ces derniers auraient-ils voulu organiser un tel attentat ? Pour perdre tout lien diplomatique et commercial avec l’Argentine ? Cet attentat étrange n’a toujours pas été résolu, ainsi que celui de 1992, qui tuera 29 personnes dans l’ambassade d’Israël.

Archive (2014) : l’analyse tranchante de Maria Poumier

L’affaire de l’Amia, sur E&R

Les attentats sous faux drapeau

 






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