Alors qu’Axelle Lemaire reste en charge du numérique, Fleur Pellerin a été nommée ministre de la Culture du deuxième gouvernement Valls. Un poste où elle ne devrait pas apporter de grande révolution dans la vision traditionnelle de la rue de Valois, avec tout de même une sensibilité accrue pour Internet.
[...] En voyage à Stockholm l’an dernier, Fleur Pellerin avait estimé que la suspension de l’accès à Internet prévue initialement par la loi Hadopi était une « législation d’exception », mais s’était dite favorable aux amendes en jugeant que ce n’était « quand même pas très liberticide », et que c’était « le modèle des radars automatiques sur les autoroutes ».
Lorsqu’elle était en charge du numérique, Fleur Pellerin (surnommée « Fleur d’Oranger » en raison d’une sensibilité supposée aux positions d’Orange) avait également montré une certaine hostilité à la neutralité du Net, et avait botté le dossier en touche. Elle aura à en reparler puisqu’il s’agit de l’un des leviers que le CSA espère pouvoir actionner pour brider les sites qui ne respecteraient pas la législation française.
En revanche, amoureuse déclarée du logiciel libre, Fleur Pellerin s’était clairement opposée à tout filtrage, ce qui pourrait ne pas être compatible avec le projet de loi Création qu’elle aura désormais la charge de porter. « Notre position est claire. Nous sommes opposés à la surveillance généralisée et au filtrage. Nous restons très attachés à ces principes. La question n’est pas de limiter la liberté d’expression et les capacités d’innovation liées à la neutralité du Net », avait-elle déclaré aux Echos.