1er Colloque de Fils de France « Vers un islam français »
Présidé par Nathalie Goulet Sénateur de l’Orne et vice-présidente du groupe d’amitié France-Pays du Golfe.
Le 27 octobre 2012
9h30-17h00
Paris, Palais du Luxembourg.
Programme :
9H30 Accueil Remise des badges (sur présentation d’une pièce d’identité).
10h00 Ouverture par Camel Bechikh, Président de Fils de France. 1ère Session modérateur Joël Broquet Fondateur du centre de formation des élus locaux
10h15 – 10h45 Moussa Khedimellah Doctorant en sociologie, consultant d’entreprise. « Circuits et courts-circuits de l’islam français. Les classes moyennes musulmanes le nouvel enjeu ? »
10h45 – 11h15 Omero Marongiu Docteur en sociologie, consultant auprès des pouvoirs publics « L’islam français demeure sous l’influence des Etats »
11h15 – 12h00 Questions/réponses Pause déjeuner (1h30)
13h30- 14h00 Camel Bechikh Président de Fils de France. « Pourquoi Fils de France ? »
14H00 – 14H15 Questions/ réponses 2ème Session modérateur Pierre Conesa Sciences Po Paris, Institut des relations internationales et stratégiques
14h15 – 15h00 Gilles KepelSciences Po Paris, Institut Universitaire de France. « Les trois âges de l’islam de France »
15h00 – 15h45 Tareq Oubrou Théologien, Recteur de la mosquée de Bordeaux « Pour une théologie de l’acculturation »
15h45 – 16h45 Questions/réponses
16h45-17h00 Discours de clôture par Nathalie Goulet
Moussa Khedimellah « Circuits et courts circuits de l’islam français. Les classes moyennes musulmanes le nouvel enjeu ? »
L’islam français, boite de pandore selon certains, incubateur de conscientisation à être français selon les autres, décrié par les médias, ersatz identitaire névrotique pour certains spécialistes encore ou véritable mouvement de fond structurant pour des diasporas en crise de leaderschip ? Cette religion reste l’un des faits les plus importants de ces 20 dernières années et l’un des plus intéressants sociologiquement du monde occidental francophone voire anglo-saxon.
Le mouvement tabligh, par exemple, toujours si méconnu, a joué, de ce point de vue, un rôle de véritable cathéchisme islamique et culturel structurant par son impact considérable joué dans les années 1960/1980, à un moment crucial de cristallisation où les grandes institutions musulmanes d’aujourd’hui n’existaient pas encore. Le fameux creuset français de Noiriel, l’islam dans les chaines de production de Peugeot et l’émergence d’une classe moyenens musulmans (Yummies) que nous avons étudié ont créé une culture commune innovante et bien française, loin des sirènes centrifuges des pays d’origine. Un focus parait nécessaire sur ces logiques pour comprendre l’islam d’aujourd’hui notamment dans son potentiel de dérégulation et de restructuration identitaire dans l’hexagone au sein de ces concitoyens musulmans de fraiche date »
Omero Marongiu-Perria « L’islam français demeure sous l’influence des Etats »
Parler d’islam français aujourd’hui nécessite de se placer à deux plans : d’un côté le processus d’acculturation et de sécularisation est largement avancé pour l’immense majorité des musulmans. D’un autre côté, l’islam cultuel est largement dominé par le prisme ethno-national qui se double à la fois de la volonté de contrôle des Etats d’origine et du dirigisme de l’Etat français, mais également des ramifications des différents mouvements issus de la matrice islamiste, ce qui pose question au regard de la laïcité. L’émergence d’un islam de tradition française nécessite, pour tous les protagonistes, de dépasser une vision de l’islam en décalage avec la réalité des musulmans vivant dans l’Hexagone.
Gilles Kepel « Les trois âges de l’islam de France »
Département français comportant une importante population musulmane, le « quatre-vingt-treize », offre un terrain d’analyse privilégié des transformations de l’islam de France. Sociologue, politologue mais aussi spécialiste des mouvements islamiques, Gilles Kepel croise les disciplines pour retracer de manière précise l’évolution de la présence musulmane, marquée par trois générations, « trois âges », de l’islam « en » France à l’islam « de » France. Si le premier âge, l’islam des « darons », est caractérisé par son informalité et sa faible structuration, le deuxième, l’islam des Frères et des « blédards » ainsi que le troisième âge, l’islam des « jeunes », gagnent largement en visibilité et façonnent l’islam « de » France.
Tareq Oubrou « Pour une théologie de l’acculturation »