Ce samedi, vers 15 h, une échauffourée a éclaté dans le centre-ville de Rennes. Une cinquantaine de militants d’extrême-gauche ont tenté d’empêcher la tenue d’une conférence d’extrême-droite dans un bar. Que s’est-il passé ensuite ? Les versions divergent.
Jets de cannettes de bière, échanges de coups, jets de gaz lacrymogène… Ce samedi, vers 15 h, une échauffourée a éclaté devant le bar Le Fleurte, rue Jean-Guéhenno, près de la fac de droit de Rennes. Que s’est-il réellement passé ? Les versions divergent.
"Tentative de meurtre"
Depuis deux jours, les communiqués de Breizhistance, du NPA 35 ou encore des antifascistes tombent les uns après les autres. Tous dénoncent une « tentative de meurtre ». Selon ces documents, samedi après-midi, le café Le Fleurte recevait l’écrivain Laurent James, proche d’Alain Soral, politique antisioniste, président de l’association Egalité et réconciliation, considéré comme un avatar de la tendance "rouge-brun". Pour s’opposer à la tenue de cette lecture publique, une cinquantaine de militants antifascistes se sont regroupés devant le café. Le ton est monté.
Selon les antifascistes, les militants d’Egalité et réconciliation auraient dégainé matraques télescopiques, grenades lacrymogènes, canettes de bière, lanceurs de balles de défense. Les antifascistes auraient alors tenté de fuir avant d’être « pris pour cible par une voiture lancée à toute vitesse, conduite à contre-sens ». Un militant de Breizhistance, Awen, aurait été percuté par le véhicule. Ce dernier, qui souffrirait du genou, aurait été pris en charge par l’hôpital avec un autre homme blessé par un tir de flashball.
L’extrême-gauche aurait été l’agresseur
Les deux patrons du bar Le Fleurte démentent vigoureusement cette version des faits. Ces deux jeunes gens expliquent avoir loué leur salle à l’association Egalité et réconciliation. Suthan Yogasundran, gérant depuis deux ans de l’établissement, raconte : « Je souhaitais uniquement louer ma salle, je ne suis pas politique, juste commerçant. Si les gens ont des idées contraires, qu’ils en débattent ensemble autour d’une table. » Selon le barman, la discussion aurait tourné court.
La cinquantaine de militants d’extrême-gauche aux visages dissimulés derrière des keffiehs et des écharpes se seraient dressés devant la vitrine de l’établissement. Ils s’en seraient pris aux clients du bar. « Des habitués, des jeunes de Maurepas, ont essayé de les faire partir. Ils ont reçu des coups. Les jeunes de la cité ont finalement appelé des amis à eux à la rescousse. » Une dizaine de jeunes de Maurepas seraient arrivés, prêts à en découdre avec les militants d’extrême-gauche.
Sur place la police ne constate rien
Qui dit vrai ? Les services de police confirment avoir été appelés par le patron du bar Le Fleurte. A leur arrivée, vers 15 h, les policiers n’ont rien constaté. Ce lundi après-midi, les policiers ajoutent qu’une plainte a bien été déposée suite à des violences avec un flash ball. Rien pour le moment concernant la personne qui aurait été renversée. « Cela peut encore arriver », souligne Marc Emig, directeur adjoint de la Sécurité publique d’Ille-et-Vilaine.