Les Ukrainiens se trouvent à la veille de changements peu réjouissants. Pour obtenir des crédits du FMI, les autorités de Kiev sont prêtes à lancer n’importe quelles réformes, y compris l’augmentation des impôts, la baisse des salaires et la hausse des tarifs. Le prix du gaz a déjà été majoré pour le secteur industriel, et la population devra prochainement payer le combustible plus cher.
Les prix des biens et des services sont en augmentation et un Ukrainien sur six risque de perdre son emploi. Les mesures d’austérité sont nécessaires pour obtenir l’aide internationale mais les financiers craignent que même l’argent du FMI et ces mesures aussi drastiques ne soient pas en mesure de sauver l’économie ukrainienne.
L’Ukraine compte obtenir en l’espace de deux ans jusqu’à 27 milliards de dollars à titre d’aide internationale. Il est prévu que la première tranche du crédit du FMI sera disponible fin avril, mais avant cette date, les nouvelles autorités devront avaliser le programme anti-crise qui renferme un train de mesures impopulaires.
Le prix du gaz pour la population augmentera de 120% d’ici ces quatre prochaines années. Les entreprises industrielles et du secteur public sont déjà confrontés aux nouveaux tarifs. La chaleur, l’électricité et l’eau devront être payés au prix de marché d’ici quelques mois. Voici le commentaire de Valeri Piven, directeur du service analytique du groupe financier Life Capital Probizenesbank :
« Les réformes que proposent les ministres ukrainiens auront des retombées négatives sur le secteur social parce qu’elles visent la population aux revenus modestes, notamment les employés du secteur public et les retraités. Compte tenu du fait que ces mesures sont assez drastiques et que le secteur public est assez vaste, on peut prévoir une baisse du niveau de vie de la population. »
Le programme anti-crise aura également un impact négatif sur la population active. Mikhaïl Krylov, directeur du département analytique de United Traders, estime que la cessation de paiements, serait, aussi étrange que cela puisse paraître, la meilleure recette pour sauver l’économie ukrainienne.
« Le défaut de paiements serait le meilleur remède pour l’économie ukrainienne parce qu’il permettra de rendre les obligations ukrainiennes assez attractives pour les investisseurs et relancera le refinancement. Le crédit du FMI est un autre remède mais il ne pourra produire son effet qu’après la cessation de paiements sinon l’Ukraine restera l’éternelle débiteuse du FMI ce qui est très mauvais pour elle. »
La dette souveraine ukrainienne, sans tenir compte de l’aide financière future, a déjà atteint 75 milliards de dollars, soit 53% du PIB.
Voir aussi, sur E&R : Le FMI annonce une aide de 14 à 18 milliards de dollars à l’Ukraine