Environ 50 000 manifestants, 25 500 selon la police, ont répondu vendredi à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) à défiler dans les rues de Bruxelles pour réclamer "une nouvelle voie" pour l’Europe.
Selon les bilans de la police et du responsable de la Croix-Rouge sur place, huit personnes ont dû être évacuées vers des hôpitaux. Les embarras de circulation à Bruxelles se résorbent.
Plus de 50 000 personnes se sont rassemblées à Bruxelles vendredi entre 11h et 15h, pour la première euromanifestation de l’année 2014. Selon le bilan définitif de la police, 25 550 militants étaient présents. La manifestation européenne était organisée pour réclamer une "nouvelle voie pour l’Europe" via des investissements, une croissance durable et des emplois de qualité et pour dire "stop" au dumping social. La mobilisation a causé de nombreux embarras de circulation à Bruxelles, embarras qui se résorbent. En Wallonie, les transports en commun ont été sévèrement touchés.
Violences entre policiers et manifestants
Le cortège a démarré vers 11h du boulevard Albert II (gare du Nord) et les premiers manifestants sont arrivés vers midi au Cinquantenaire. Des militants de toute l’Europe étaient présents, réclamant une Europe plus sociale. "Mesures d’austérité = pauvreté durable", "People, not profit", mentionnaient entre autres les calicots. La jeunesse était aussi au rendez-vous, car le chômage des jeunes figurait au centre des inquiétudes et revendications. Leurs slogans témoignaient de la situation en Europe : "Stop Youthanasia", "les jeunes sont nécessaires" ou encore "L’avenir de la jeunesse est en deuil".
Si la majeure partie de la manifestation s’est déroulée dans le calme, quelques incidents ont opposé participants et forces de l’ordre. Des heurts ont ainsi eu lieu entre les policiers et les dockers d’Anvers et de Gand, qui se sont désolidarisés en prenant la tête du cortège dès le départ. Selon la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles, Ilse Van de Keere, trois policiers ont été blessés par des jets de projectiles, un à la tête, un à la jambe et un dans le bas du corps.
Deux véhicules de police ont été endommagés. Du mobilier urbain du quartier Schuman a été arraché pour servir de projectile et des vitres ont été cassées. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogène et d’autopompes, pour éteindre un feu bouté par les manifestants et repousser plusieurs d’entre eux.
Des altercations ont encore été notifiées à hauteur des barrages policiers sur la petite ceinture, notamment devant la résidence du Premier ministre. Selon le responsable de la Croix-Rouge sur place, huit personnes ont été évacuées vers des hôpitaux. D’après les premiers éléments médicaux, aucune d’elles n’est en danger. A ce chiffre s’ajoutent 16 manifestants qui ont été soignés sur place.
"Nous devons inverser la vapeur"
Vers 13h, 27 représentants syndicaux de Belgique, France, Allemagne, Portugal, Espagne, Pologne, République tchèque, Croatie et Slovénie ont pris la parole pour défendre les changements qu’ils préconisent pour l’Europe. "Nous voulons investir pour l’avenir de l’Europe, pour notre Europe. Avant qu’il ne soit trop tard, l’Europe doit prendre une autre direction", a déclaré Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES. La FGTB a de son côté défendu un "virage à gauche pour une Europe sociale".
Anne Demelenne, secrétaire générale, s’est fermement opposée aux exclusions du chômage. "Nous devons inverser la vapeur et nous avons une opportunité historique dans deux mois, aux élections européennes, d’envoyer un message clair", a clamé Marie-Hélène Ska, secrétaire générale CSC. "Nous disons stop à cette Europe qui paupérise la population", a affirmé de son côté Olivier Valentin, secrétaire national CGSLB.
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