Le secteur des maisons individuelles va supprimer près d’un emploi sur dix cette année, la pire en termes de ventes depuis six ans, selon l’Union des maisons françaises (UMF), le syndicat patronal du secteur.
"La baisse des ventes est généralisée. Pas une région qui n’est pas dans le "rouge", même la Bretagne, les Pays-de-Loire, le grand Sud-Ouest et le Languedoc-Roussillon qui tiraient l’activité au cours des dernières années", à déclaré à l’AFP le président de l’UMF, Christian Louis-Victor.
Cette forte diminution des emplois, 14.000 environ sur un total de 150.000, fait suite à une chute des ventes des maisons individuelles qui devraient tomber sur l’ensemble de l’année, sous la "barre" des 150.000 contre 180.000 en 2011, soit la plus mauvaise année depuis 2006.
Les ventes de maisons individuelles, un secteur répresentant plus de la moitié des constructions de logements depuis 1976, ont chuté de 18% au cours des douze derniers mois considérés (août 2011-juillet 2012) par rapport aux douze mois précédents, selon l’UMF.
"L’objectif du gouvernement de 500.000 mises en chantier est inatteignable en 2013. Il faut que le gouvernement prenne des dispositions pour le secteur de l’accession sociale à la propriété", plaide le président de l’UMF.
Longtemps produit favori des Français, adeptes du "home sweet home" particulièrement en province, les maisons individuelles ont particulièrement souffert depuis le début 2012 des conditions restrictives d’attribution du PTZ (Prêt à taux zéro) et de la volonté des banques de disposer de plus de garanties, notamment d’apport personnel, pour accorder des prêts à des ménages modestes.
"Dès qu’on met des instruments financiers puissants et adaptés, il y a une extrême réactivité du marché de la maison et les effets sont quasi immédiats dans les 3 mois qui suivent en matière de production et d’emplois", souligne l’UMF.
Mauvaises nouvelles
Pour M. Louis-Victor, "seul le secteur de la maison individuelle en accession à la propriété permet avec une vente au mois de janvier de livrer le logement au mois de décembre".
Outre une nouvelle réforme du PTZ, l’UMF prone "la libération du foncier privé par une nouvelle approche fiscale qui favorise cette offre et donc une réforme de fond du système des plus-values et de l’imposition patrimoniale". Réponse le 28 septembre lors de la présentation du projet de budget 2013.
Cette annonce de suppression d’emplois fait suite à une succession de mauvaises nouvelles pour le secteur du logement, aussi bien dans le neuf que dans l’ancien.
Dès le début juillet, Bertrand Sablier, délégué général de la Fédération française du bâtiment (FFB), prévoyait que le bâtiment, pour le seul secteur de la construction, perdrait quelque 35.000 emplois en 2012.
Puis fin août, la Fédération nationale de l’immobiler (Fnaim) annonçait que le secteur des agences immobilières devrait supprimer 5.000 emplois dans l’année, en raison principalement de la baisse prévue de 20% des transactions de logements anciens.
Les transactions immobilières dans l’ancien en France se sont en efet effondrées au deuxième trimestre, notamment en Ile-de-France (-21%), ont confirmé jeudi les notaires.
Enfin, dans le neuf, les ventes par les promoteurs ont chuté de 13,9% au deuxième trimestre tandis que les mises en chantier et les permis de construire baissaient de 12,0% et 2,5% entre mai et juillet, selon le ministère du Logement.
En incluant tous les emplois indirects comme la main d’oeuvre en amont dans le secteur industriel ou les employés administratifs des constructeurs, l’UMF estime le total des emplois menacés en France à 46.000.