EADS compte se débarrasser de ses derniers symboles nationaux en échangeant les logos de ses fondateurs français et allemands contre une nouvelle identité, a-t-on déclaré de sources proches du dossier.

Le directeur général du groupe européen Louis Gallois n’a fait aucun commentaire à ce sujet lors du sommet annuel de l’aéronautique, de l’espace et de la défense de Reuters qui se tient cette semaine.

Le nouveau logo sera rendu public la semaine prochaine et témoigne des efforts entrepris par Louis Gallois pour bannir tout nationalisme d’un groupe qui a souvent subi des luttes intestines franco-allemandes depuis sa création en 2000.

"Nous avons pu créer un climat beaucoup plus serein au sein de la société ces dernières années", a-t-il déclaré à Reuters. "Le fameux face-à-face franco-allemand chez EADS n’est plus un problème pour nous, au moins au niveau le plus haut".

La conception du nouveau symbole du groupe fait suite à des discussions entre des divisions telles qu’Airbus, dont le logo circulaire est visible dans le monde entier, et EADS, que l’on identifie beaucoup moins que ses principales filiales ou que son principal concurrent Boeing.

L’image du groupe est perçue comme un sujet sensible car, d’une certaine manière, elle est l’étalon des efforts européens visant à créer une identité industrielle qui soit le pendant de la création de la monnaie unique.

Le logo actuel, fruit lui-même d’âpres négociations lors de la naissance d’EADS, comporte une étoile et une flèche double sifflante, héritages respectifs des deux géniteurs d’EADS : l’allemand Dasa et le français Aérospatiale-Matra.

Dévoilé en 1999, ce logo n’était pas du goût de l’Espagne car il ne fut pas modifié lorsque celle-ci intégra le consortium européen par le biais de la société CASA.

Le nouveau logo reposera sur les lettres E, A, D et S mais chaque division conservera sa propre identité.

Son coût n’a pas été révélé mais des responsable soulignent que ça reviendra moins cher que de rebaptiser le groupe, qui s’appellera toujours EADS pour European Aeronautic Defence and Space Co.

Un porte-parole d’EADS s’est abstenu de tout commentaire.