Madame Reding,
Cette fois-ci, la Commission européenne dont vous êtes l’exécutante a dépassé toutes les bornes. En effet, en laissant l’un de ses commissaires comparer la France à l’Allemagne nazie, elle vient de franchir un pas supplémentaire dans l’indignité.
Car qui êtes-vous Madame Reding pour vous permettre de donner des leçons à la France ? D’où tirez-vous votre légitimité ? Par qui avez-vous été élue ?
Pas par le peuple français en tout cas !
Alors oui, bien sûr, la circulaire d’Hortefeux est absolument intolérable puisqu’elle stigmatise une population là où seule l’application de la loi républicaine devrait être en cause. Cependant rassurez-vous, mes compatriotes sont tout à fait capables par eux-mêmes de régler cette affaire. Même si bien entendu, les cris d’orfraie de la gauche rendent grandement service au Président : ils donnent l’impression qu’il agit alors qu’il ne fait que payer des Roms comme de malheureux figurants qui reviendront quelques semaines plus tard sur notre sol.
Mais qui a créé les conditions de la libre circulation des personnes comme des capitaux ? Qui a créé les conditions de cette anarchie et donc les risques d’amalgame et de stigmatisation ? Qui a favorisé l’immigration intra-communautaire pour le plus grand bénéfice d’un certain patronat qui peut ainsi user et abuser d’une main-d’œuvre bon marché ?
De la même façon que votre collègue Madame le commissaire Kroes déclarait vouloir encourager les délocalisations, votre Union Européenne a pour objectif avoué le nivellement par le bas vers le moins disant social. Car en ouvrant toutes les frontières, vous mettez forcément en danger le modèle social des pays les plus avancés. Vous mettez nécessairement en péril les acquis et les droits des plus pauvres, puisque vous les placez en concurrence directe avec encore plus pauvres qu’eux.
En voulant accélérer l’élargissement, vous n’avez pas voulu entendre tous ceux qui vous avaient alerté sur les dangers des migrations de population. Les Roms de Roumanie et de Bulgarie en sont aujourd’hui les premières victimes.
Je suis aujourd’hui le seul au Parlement français à prôner ouvertement le rétablissement des frontières nationales. Le seul.
Or, une frontière, ce n’est pas le repli sur soi. Qui oserait traiter son voisin de palier de raciste au prétexte qu’il ferme sa porte à clé en partant travailler ?
En fait, une frontière c’est comme la peau : ça protège mais ça laisse passer tout ce dont l’organisme a besoin. C’est une protection mais également un lien vers l’extérieur !
En voulant par dogmatisme supprimer toutes les frontières sans d’ailleurs les remplacer par une frontière européenne, vous avez écorché vif nos nations.
Aujourd’hui, alors que le peuple souffre, l’alternative est simple : l’entente, la concorde et la coopération de peuples libres de disposer d’eux-mêmes ou bien le mépris des peuples, la destruction des nations et l’impuissance publique des Etats.
Alors oui, Madame Reding, ça suffit ! La France n’a pas d’ordre à recevoir de Bruxelles, et encore moins d’excuses à formuler.
Car si le gouvernement Sarkozy et le Parlement français ont ratifié le traité de Lisbonne, le peuple français, lui, l’a clairement rejeté par référendum !
Madame Reding, vous êtes illégitime et comme élu d’une Nation qui a rejeté par référendum le traité constitutionnel, je ne vous reconnais pas et je ne vous reconnaîtrai jamais.
Rassurez-vous, je ne manquerai pas d’expliquer à Messieurs Hortefeux et Besson en quoi leur circulaire n’est pas digne de la République, mais de grâce, vous qui êtes Luxembourgeoise, concentrez-vous sur votre Grand-Duché et n’essayez pas d’imposer par la force votre mondialisme à des pays qui n’ont aucune leçon à recevoir venant d’un ancien député d’un paradis fiscal.
Madame Reding, vous ne le savez sûrement pas, mais il est écrit à l’article 2 de la Constitution de mon pays que la résistance à l’oppression est un droit naturel et imprescriptible.
Souffrez donc que je respecte la Constitution de mon pays et que je résiste à une Commission totalitaire qui tance les ministres de mon pays comme des petits garçons désobéissants. Et si je regrette que les petits garçons en question préfèrent vous répondre qu’ils ont respecté vos règlements et vos lois, permettez-moi en tant qu’élu de vous répondre que vos directives et vos instructions n’ont aucune légitimité.
Je suis tout aussi européen que vous, et vous ne me culpabiliserez pas. En construisant l’Europe ainsi, vous dénaturez totalement l’idée européenne de réconciliation entre les peuples et de progrès social pour tous.
C’est pourquoi, Madame, jamais ne flottera le drapeau de cette mauvaise Europe là sur le fronton de ma Mairie, et je préfère largement y mettre celui de toutes les autres nations libres du monde.
Prenez d’abord le risque de soumettre vos décisions au suffrage des peuples européens, et après – seulement après – on en reparlera.