Malgré ses difficultés avec la justice américaine quant au décret migratoire dit Muslim ban, Donald Trump avance dans l’application de son programme. La « gauche » américaine applaudit la décision de la cour d’appel de San Francisco de casser le décret présidentiel qui bloque l’entrée aux États-Unis de ressortissants de 7 pays musulmans.
Un interdit d’entrée de 3 mois pour ces habitants de l’Irak, de la Syrie, de l’Iran, du Soudan de la Libye, de la Somalie et du Yémen, ainsi que de 4 mois pour les réfugiés en général. Une mesure provisoire qui a déclenché une nouvelle campagne de presse intérieure et internationale contre un président décrété « raciste ».
L’administration Trump a fait appel, mais la cour de justice de San Francisco a rejeté cet appel. Il fallait pour cela démontrer que « la suspension de cet appel se traduirait par de graves atteintes à la sécurité des États-Unis ». Le droit, aux États-Unis, peut donc s’opposer à l’exécutif. Chez nous, c’est très rare.
« Même si les tribunaux doivent un respect considérable aux politiques du président dans les domaines de l’immigration et de la sécurité nationale, il ne fait aucun doute que la justice fédérale conserve la faculté de se prononcer sur la constitutionnalité des décrets de l’exécutif. »
Suite à ce revers, le président, qui ne doute pas du bien-fondé de sa réforme et de l’issue du bras de fer, a menacé de porter l’affaire devant la plus haute cour du pays, la Cour Suprême. Où les juges républicains sont semble-t-il majoritaires.
Cette bataille juridique n’a pas empêché les services de l’immigration d’arrêter des centaines d’immigrés illégaux. Il faut savoir que sous l’administration Obama, seuls les immigrés clandestins qui avaient perpétré des crimes graves étaient expulsés. Aujourd’hui, un simple délit mineur suffit à se faire renvoyer d’Amérique.
Campagne de « com » à l’intention de l’électorat qui l’a porté au poste suprême ou réel début d’une campagne de sécurisation du pays, l’avenir nous le dira. Mais Trump nous a habitués aux contre-pieds et aux chemins inédits.
Les 10 à 11 millions de clandestins illégaux qui vivent aux États-Unis, estimation basse, ne sont pas encore concernés par les directives du président. Car la plupart de ces personnes ne commettent pas d’autre délit que celui d’être entrés illégalement dans le pays pour y occuper des emplois subalternes, ce qui arrange bien l’élite culturelle et le grand patronat industriel de la Côte Ouest.