C’est la mode des regime change. Le concept ne date pas d’hier, mais de 1957-1958, quand la CIA renversa Mossadegh en Iran, pour le remplacer par le Shah, marionnette des Occidentaux. Les Iraniens ont eu le Shah, les Israéliens la Shoah. La comparaison s’arrête là. Et maintenant le fils du Shah chez Darius, Rochebin, pas le roi perse, un Darius complètement à contre-courant de l’histoire...

La diplomatie trumpienne a consisté, pendant la guerre dite des Douze Jours, (la prochaine devrait, si nos calculs sont bons, en faire 18), à laisser les israéliens défourailler sur les installations militaires et énergétiques d’Iran, comme en Syrie en décembre 2024, sachant qu’ils n’avaient pas les moyens, et peut-être pas l’autorisation, de détruire les centres de recherche nucléaires. Au bout de douze longs jours, qui ont fait des centaines de morts en Iran, Donald a sifflé la fin de la récré et imposé la Pax Americana, qui pour le coup n’est pas usurpée. Il a tout de suite mis les choses au clair (source Le Figaro) :

Vu qu’on a l’esprit tordu, mais la diplomatie et la géopolitique sont par définition tordues, on a tout de suite pensé que le Don, de la sorte, en creux, envoyait un petit message à Tel-Aviv. Message qui sera outé par sa jolie pistolero ce 25 juin :

Vous savez comment sont les femmes, hein, quand elles ont une idée en tête : rien ne peut les arrêter. Et Candace, c’est un mélange de Malcolm X, de Rosa Luxembourg et de Patton : un T-34 increvable sorti des usines 183 de Kharkov avec une cadence de tir (obus de 76 mm) de mitrailleuse. En face de ce flow, tu n’es qu’une crêpe devant un rouleau compresseur.

It’s good to be the king

Trump est le roi de la mystification. Même quand ses propres services de renseignement affirment que les installations nucléaires iraniennes n’ont pas été touchées, il s’en fout, il pérore devant les responsables de l’OTAN, médusés. Le meilleur exemple de cette désorientation nous vient de cet imbécile de Rutte, qui ne sait plus si Donald est son ami ou son ennemi.

Le regime change, qui fut très à la mode en 2011 dans les pays arabes, est difficilement applicable aujourd’hui, même avec des bombes. C’est mieux en mode furtif, à la Lucien (Cerise), mais c’est débunké à la vitesse de l’info, c’est-à-dire de la lumière, par l’IC, l’intelligence collective des réseaux sociaux.

La France, qui est engluée depuis vingt ans dans un régime européo-américano-sioniste, ne pourra pas s’en sortir toute seule : tout est verrouillé, la police, l’armée, les médias, et même les partis politiques. Les Français ont besoin d’un regime change. Or, seuls deux événements peuvent le provoquer : une guerre extérieure, qui défait le régime, ou une révolte intérieure (par exemple Mai 68, un regime change fomenté par les Américains contre la France du Général).

Pour l’instant, les Russes sont très loin de Paris, ils vont moins vite qu’en 1944 après Bagration. Côté intérieur, la majorité de la population n’a pas pris encore conscience de la dépendance et de l’enfoncement de notre pays, dépendance et enfoncement allant de pair. Tout est comme toujours une question de conscience politique : la masse critique chère à Lénine n’est pas atteinte.

Mais des événements peuvent créer des chocs de conscience, et augmenter la masse critique. Ce fut le cas, paradoxalement, avec les attaques du pouvoir profond contre les Français au cours des trois terreurs : terroriste (2015-2016), policière (avec la répression des Gilets jaunes en 2018-2019) et sanitaire (les confinements et le crédit social de 2020-2021, plus l’injection forcée de produits dangereux, c’est-à-dire clairement un empoisonnement de la population).

Nous n’avons pas d’armes, seulement des idées. Mais une idée peut être très efficace, car si dans le ghetto de Varsovie ou celui de Gaza les combattants juifs ou palestiniens n’avaient que quelques mitraillettes, ils ne pouvaient pas les multiplier à l’envi. L’idée, elle, est contagieuse.