Le tribunal administratif de Pau a rejeté mercredi le référé-liberté présenté par l’humoriste controversé Dieudonné contre l’annulation de son spectacle à Biarritz, estimant que sa demande relevait du juge judiciaire et non de la justice administrative.
Le contrat de location de la salle "est un contrat de droit privé qui ne relève pas de la compétence des tribunaux administratifs mais des tribunaux judiciaires", précise dans un communiqué le tribunal, saisi lundi par l’humoriste à la suite de la décision d’annuler son spectacle prévu à la Gare du Midi à Biarritz, le 14 mars, pour cause de travaux.
Le juge des référés, explique encore le tribunal, a estimé que le sous-directeur de l’office du tourisme, visé par la plainte, était "un agent non de la ville de Biarritz", mais de "l’office municipal qui est un Établissement public industriel et commercial (EPIC), relevant du droit privé".
De ce fait, estime-t-il encore, la requête a été manifestement portée à tort devant le tribunal administratif de Pau.
L’avocat de Dieudonné, dont le dernier spectacle fait polémique en raison d’accusations d’antisémitisme, n’était pas joignable après l’annonce de la décision.
Il dispose de quinze jours pour contester la décision devant le Conseil d’Etat.
L’avocat de la mairie de Biarritz, Me Pierre Cambot, a pour sa part estimé que Dieudonné avait malgré tout "gagné sur tous les coups" : "Il a réussi à faire le tapage qu’il recherche et la communication qui va avec", a-t-il déclaré, en estimant que la décision du tribunal était "prévisible".
Le 31 décembre, le maire MoDem de Biarritz, Didier Borotra, avait annoncé que le spectacle de Dieudonné M’bala M’bala, prévu le 14 mars à la Gare du Midi, était annulé en raison de "travaux programmés en urgence", concernant notamment le plancher de la scène. L’état de celui-ci constituait, selon lui, une menace pour les spectacles de danse de la troupe du Ballet de Biarritz.
Mardi, M. Borotra avait affirmé à l’AFP que, dans tous les cas, "dans les circonstances actuelles", il se serait "opposé à la tenue de ce spectacle".
Des décisions d’interdiction ont par ailleurs été annoncées à Nantes, Tours, Orléans et Bordeaux.