Postier depuis trente-quatre ans dans le Haut-Doubs, Charles Griffond a mis fin à ses jours en laissant, à ses pieds, une lettre à charge contre son employeur. Meurtrie, sa famille tient à témoigner.
La dépression le rongeait depuis de longs mois. « Entre son premier arrêt de travail et juillet, il avait perdu 30 kilos. Il n’avait plus de force », confie Sylvain, l’un de ses deux fils.
Charles Griffond s’est pendu à son domicile, à Pontarlier, le 17 juillet dernier. Le geste du facteur âgé de 53 ans était désespéré, mais planifié. Deux lettres manuscrites ont été laissées en évidence. L’une, intime, à l’attention de ses proches, édictant ses ultimes volontés. L’autre à destination de notre journal, dans laquelle il accuse La Poste de l’avoir « totalement détruit » (lire l’intégralité ci-dessous).
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« Il n’est pas le seul postier à souffrir. On en parle parce qu’il ne faut pas que ça se reproduise », insiste Laurence, « on ne veut pas qu’une autre famille vive ce qu’on vit, c’est trop dur. C’est violent, c’est atroce. À la fin, on a essayé de l’aider, on l’a soutenu à bout de bras, mais c’était déjà trop tard. »
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Voici la lettre en question :
« Depuis trente-quatre ans, j’ai exercé mon métier avec l’amour de mon travail et de mes clients. Mais, depuis quelques années, La Poste a petit à petit détruit ses employés, les vrais postiers, ceux qui avaient le contact avec les gens. En ce qui me concerne, ils m’ont totalement détruit. Depuis décembre 2015, je suis en arrêt de travail et je souffre intérieurement le martyre. Personne, ni de mes collègues ou de ma hiérarchie, n’a pris de mes nouvelles. Alors bougeons avec La Poste et mourrons grâce à La Poste.
Charles Griffond, facteur à Pontarlier. »
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