Dans quatre pays d’Afrique, les riverains des plantations contrôlées par le groupe Bolloré ont organisé des actions simultanées ce mercredi 5 juin 2013, jour de l’AG de ses actionnaires. A Paris, des ressortissants des pays concernés ont porté les revendications aux dirigeants du groupe.
Le même jour, les villageois libériens occupent les terrains de la plantation SRC, des paysans et chefs traditionnels camerounais se rassemblent devant le siège de la Socapalm à Douala, les riverains de la SAC en Sierra Leone et ceux de la SoGB en Côte d’Ivoire marchent sur le siège de l’entreprise avec laquelle ils sont en conflit.
Pour se hisser à l’échelle de la multinationale, ils ont décidé de coordonner leurs luttes. Hier Mercredi ils ont fait faire entendre leurs revendications à Vincent Bolloré, président du groupe contrôlant ces différentes sociétés.
Accaparement de terres, non-respect des conventions assurant des compensations aux villageois, pollutions… les griefs sont nombreux et ce sont les mêmes qui sont exprimés par les Camerounais, les Ivoiriens, les Sierra Léonais ou les Libériens.
Les actions de protestation se sont multipliées ces dernières années avec l’extension des surfaces cultivées par les plantations du groupe, mais les négociations ouvertes localement ont le plus souvent abouti à une impasse.
Appuyés par l’association Réseaux d’Action Transnationale (ReAct), les riverains ont multiplié depuis plusieurs mois appels et SMS pour échanger sur leur situation, adopter des revendications communes et associer leurs actions.
« Cette première action internationale n’est que le début. Nous sommes déterminés à faire respecter nos droits et M. Bolloré devra finir par l’entendre » affirme Emmanuel Elong, porte-parole du Synaparcam, le syndicat des paysans riverains de la Socapalm au Cameroun.
« M. Bolloré doit entendre les demandes légitimes des paysans riverains dans les pays d’Afrique où son groupe réalise des bénéfices confortables » explique David Ngangang membre de la délégation parisienne qui porte la lettre des revendications communes au siège du groupe Bolloré à Puteaux au moment de l’AG des actionnaires.