Quelques centaines de juifs nationalistes religieux se sont rassemblés près du Cénacle à Jérusalem, lieu du dernier repas du Christ pour les chrétiens et tombeau du roi David pour les juifs, pour dénoncer la prochaine célébration d’une messe du pape François sur ce site, a constaté l’AFP.
"C’est un scandale que le pape vienne ici, c’est un lieu saint juif et le pape représente l’impureté", a déclaré à l’AFP l’un des participants, David, un colon venu d’une colonie proche de Ramallah.
Les juifs vénèrent ce site qui abriterait la tombe du roi David au rez-de-chaussé du même édifice que le Cénacle, localisé au deuxième étage, sur le mont Sion, près des remparts de la Vieille ville. C’est aussi un sanctuaire musulman.
"Nous avons le mérite d’être dans ce lieu où est enterré le roi David et qui restera à nous pour l’éternité", a lancé, en introduction d’une conférence consacrée au roi David et organisée à quelque mètres du bâtiment, le rabbin Yitzhak Ginzburg, qui enseigne dans une yéchiva (école religieuse) de la colonie de Yitzhar, bastion du radicalisme nationaliste-religieux, dans le nord de la Cisjordanie.
Un premier rassemblement de juifs ultra-orthodoxes pour exiger le maintien d’un contrôle juif sur ce lieu, au cœur de négociations laborieuses entre Israël et le Saint-Siège, avait été organisé lundi.
C’est au Cénacle que, selon la Tradition, eut lieu la Cène, le dernier repas du Christ avec ses apôtres le jour de la Pâque (jeudi saint), avant son arrestation et sa crucifixion. C’est là aussi que s’est déroulé, selon les Évangiles, la descente de l’Esprit saint à la Pentecôte, cinquante jours après Pâques. Ces deux événements marquent pour les chrétiens la naissance de l’Eglise.
Lors de sa visite au Vatican, le 30 avril dernier, le président israélien Shimon Peres avait affirmé à un quotidien italien qu’un compromis avait été trouvé sur le Cénacle, dont l’usage, plus que la propriété, est revendiqué par les catholiques, et que "99% des questions" avaient été réglées. Mais aucun accord n’a été officialisé depuis.
Le bref voyage du pape en Terre sainte, du 24 au 26 mai, s’annonce semé d’embûches.
Il est précédé par une vague d’actes de vandalisme antichrétiens et islamophobes commis ces dernières semaines et attribués à des juifs extrémistes, dont certains, selon le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, seraient justement des disciples du rabbin Ginzburg.
Voir aussi, sur E&R :