La police israélienne a annoncé mardi l’arrestation d’un suspect ayant menacé de mort l’évêque de Nazareth et ses fidèles, et a rapporté des actes de vandalisme contre une église et une mosquée dans le nord du pays.
Un suspect est allé (dimanche) au domicile de (l’évêque catholique romain de Nazareth, Giacinto-Boulos Marcuzzo) et lui a remis une lettre de menaces, a expliqué le porte-parole de la police Michy Rosenfeld, affirmant que l’homme avait été arrêté mardi dans la ville voisine de Safed (nord).
La lettre exige que tous les chrétiens à l’exception des protestants et des anglicans quittent Israël avant le 5 mai et menace de tuer l’évêque et l’ensemble de sa communauté s’ils n’obtempèrent pas.
La missive, signée du Messie, fils de David, cite des sources juives présentant la chrétienté comme une forme d’idolâtrie.
Le suspect, un juif d’une quarantaine d’années, a affirmé que son message devait être distribué, par voie de presse, avant 17H00 GMT mardi et ajouté que chaque heure de retard coûterait la vie à 100 âmes chrétiennes.
Toujours dans le nord d’Israël, la police enquêtait mardi sur des actes de vandalisme contre l’église de Tabgha, sur le site où Jésus a multiplié les pains selon la tradition chrétienne.
Des adolescents juifs ont arraché des croix et ont agressé une religieuse bénédictine, ont précisé des responsables catholiques locaux.
En outre, un graffiti anti-musulman a été inscrit sur les murs d’une mosquée à Fureidis, dans le nord d’Israël, toujours selon la police.
Des inconnus ont tracé une étoile de David et inscrit sur un mur extérieur du bâtiment « fermez les mosquées et ouvrez des yéchivot » (photo ci-dessus), des séminaires d’études juives, a précisé M. Rosenfeld.
Des pneus de plusieurs voitures garées à proximité ont également été crevés, a-t-il ajouté, évoquant des actes criminels commis pour des motifs nationalistes et les qualifiant d’extrêmement graves.
La ministre de Justice, Tzipi Livni, a également dénoncé ces incidents : « Ceux qui ont fait ça ne peuvent pas appartenir à mon peuple », a-t-elle écrit sur Facebook.
S’exprimant au nom de l’assemblée des évêques de l’Église catholique en Terre sainte, Wadie Abou Nassar, a qualifié ces attaques de très dangereuses et a critiqué le manque de détermination des autorités face à ceux qui incitent à ces violences, particulièrement les rabbins radicaux et les prédicateurs.
Le 18 avril, un graffiti anti-arabe avait été retrouvé sur les murs d’une autre mosquée à Oum al-Faham (nord).
Des colons extrémistes ainsi que des activistes d’extrême-droite se livrent, sous l’appellation du Prix à payer, à des agressions visant des villageois palestiniens ou arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, des militants pacifistes israéliens, voire l’armée, en réaction à des décisions gouvernementales qu’ils jugent hostiles à leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.
Début avril, des graffitis anti-chrétiens avaient été retrouvés sur les murs du monastère de Notre-Dame de Palestine, à l’ouest de Jérusalem.
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