Le conflit inter-religieux qui larve la Centrafrique aurait déjà fait près d’un millier de morts depuis le 5 décembre, relève Amnesty International.
Les dernières violences inter-religieuses ont fait près d’un millier de morts depuis début décembre en Centrafrique, a affirmé Amnesty International. L’organisation relève que "des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sont commis par les deux parties en conflit" et que les tueries continuent.
La plupart des victimes ont été tués dans les représailles de l’ex-rébellion Séléka à Bangui, mais également dans les atrocités des milices d’autodéfense villageoises en province, plus particulièrement dans la région de Bossangoa, selon Amnesty.
Au matin du 5 décembre, les milices chrétiennes "anti-balaka" (anti-machettes) "ont fait du porte-à-porte" dans certains quartiers de la capitale et "ont tué jusqu’à environ 60 hommes musulmans", a expliqué Amnesty.
Les forces de l’ex-rébellion Séléka (au pouvoir depuis mars 2013) "ont mené des représailles à grande échelle contre les chrétiens, tuant près de 1 000 hommes en deux jours et pillant systématiquement les maisons des civils", selon Amnesty. Elle précise qu’un "petit nombre de femmes et d’enfants ont également été tués".
Chrétiens contre musulmans
La Centrafrique est plongée dans l’anarchie et le chaos depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la Séléka, une coalition hétéroclite de groupes armés musulmans venus du nord du pays.
Les violences entre chrétiens et musulmans se sont déchainées le 5 décembre, avec l’offensive anti-balaka sur Bangui. Elles ont précipitant l’intervention militaire de la France qui tente depuis lors de désarmer les belligérants et opère en appui à une force africaine, la Misca.
"Malgré la présence" de ces troupes françaises et africaines, "des civils continuent d’être tués quotidiennement, avec au moins 90 personnes tuées depuis le 8 décembre", toujours selon Amnesty.
Poussée de violence
Ces "atrocités sectaires s’intensifient", s’est même alarmé de son côté Human Rights Watch (HRW), dans un rapport également publié jeudi. Elle parle de "plusieurs centaines de morts" et évoque plus particulièrement la situation à Bossangoa.
Les enquêteurs d’HRW y ont observé depuis septembre 2013 "une poussée de violence de la part des milices anti-balaka", qui "ont tué plusieurs centaines de musulmans", entraînant les représailles de la Séléka et de "nombreux crimes contre les chrétiens".
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