En décembre 2011, les États-Unis reconnaissent la disparition d’un drone RQ-170 Sentinel survolant l’Ouest de l’Afghanistan.
Le drone prenait en fait part à la surveillance des installations nucléaires iraniennes à l’intérieur de l’espace aérien du pays, pour le compte de la CIA. Le Pentagone tente de minimiser l’affaire en parlant d’une panne et d’un crash de l’engin...
L’Iran communique à ce sujet une version tout autre : les ingénieurs iraniens ont utilisé un système de brouillage AVTOBAZA, fourni par la Russie, et capturé le drone.
Le corps d’élite des Gardiens de la révolution exhibe l’appareil presque intact (photo ci-dessous), le Pentagone parle alors de grossières mise en scène et copie présentées à des fins de propagande.
Le 9 décembre 2011, l’Iran dépose une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour violation de son espace aérien par ce drone.
Washington finit par reconnaître qu’il s’agit bien de son appareil et exige (sic) sa restitution, Téhéran déclare alors avoir été approché par la Chine et la Russie, très intéressées par cette technologie.
En avril 2012, le général Amir Ali Hajizadeh déclare que son pays procède à une ingénierie inversée du RQ-170, afin d’en percer les mystères et d’en faire des copies.
Hilare, le sénateur américain Joe Lieberman lance alors qu’ils [les iraniens] « sont sur la défensive à cause de nos sanctions économiques contre eux » et qu’il s’agit de « fanfaronnades ».
Les « experts » tablent sur une incapacité des Iraniens à s’emparer de cette technologie et à la reproduire...
En septembre 2013, les Gardiens de la révolution annoncent la production à grande échelle du drone Shahed123, du Yassir (calqué sur le ScanEagle américain) et du Rad-85.
Enfin, le 18 novembre 2013, le Ministre de la défense, Hossein Dehgan rend public un drone pouvant être équipé de missiles : le Fotros (photo ci-dessous). Il déclare : « L’appareil a été testé avec succès et montre que les sanctions imposées par les ennemis ne sont pas un obstacle au progrès dans l’industrie de défense ».
D’un rayon d’action de 2 000 kilomètres, pouvant voler à une altitude de 25 000 pieds avec une durée de vol de 16 à 30 heures, il s’agit du drone disposant du plus grand rayon d’action construit jusqu’ici par l’Iran.
Outil de reconnaissance et de surveillance ou d’attaque air-sol, il rejoint la longue liste des drones développés par Téhéran, au grand dam des États-Unis, qui pensaient leur adversaire iranien, incapable de rivaliser avec eux dans ce domaine.
Courte vidéo en anglais :