En parlant de la Grande-Bretagne comme d’un pays chrétien, le Premier ministre David Cameron a déclenché une levée de boucliers.
Dans un article publié le 16 avril dernier dans Church Times, le journal de la communauté anglicane, David Cameron évoquait sa propre foi, qui lui a permis de trouver la « paix ». Réagissant aux commentaires qui avaient suivi son discours lors de la réception annuelle de Pâques au 10 Downing Street, le Premier ministre britannique expliquait :
« En tant que nation chrétienne, je crois que nous devrions faire preuve de plus de confiance, mais aussi être plus ambitieux en élargissant par exemple le rôle des organisations religieuses et appréhender la foi de manière plus évangélique pour contribuer à changer la vie des gens […]. Fondamentalement, les valeurs chrétiennes de la responsabilité, le travail acharné, la charité, la compassion, l’humilité et l’amour sont partagées par des gens de toutes les croyances et nous devons avoir confiance en nous levant pour les défendre. [...] Les personnes qui, au contraire, préconisent une sorte de neutralité laïque ne parviennent pas à saisir les conséquences de cette neutralité, ou le rôle que la foi peut jouer pour aider les gens à avoir un code moral. »
- Fondée au VIe siècle, détruite puis reconstruite à partir de 1070, la cathédrale de Canterbury, dans le comté de Kent (sud-est de Londres), est le siège de la communauté anglicane
Il n’en fallait pas plus pour éveiller la vigilance aiguisée d’une cinquantaine de personnalités (scientifiques, intellectuels…) qui ont fait savoir leur désapprobation dans une tribune que le Daily Telegraph, premier quotidien du pays, s’est empressé de publier. Les savants s’inquiètent des « conséquences négatives » supposées des propos de Cameron :
« Nous nous opposons à sa caractérisation de la Grande-Bretagne comme un “pays chrétien” [...], la Grande-Bretagne n’est pas un “pays chrétien” […], entendre le contraire favorise l’aliénation et la division dans notre société. »