Les Tchétchènes ne sont pas les brutes que l’on croit, même si ce sont de grands guerriers. Les Russes en savent quelque chose, et depuis trois ans, les Ukrainiens à leur tour. Parfois, certains s’égarent sur le chemin du mauvais djihad, mais la plupart sont fidèles aux principes de la religion.
À cause du Tchétchène de 19 ans qui a assassiné Samuel Paty, la communauté tchétchène est mal vue en France. Les Tchétchènes seraient entre 30 000 et 60 000 chez nous, peu nombreux mais très solidaires, très communautaires. Ils ont ressurgi dans l’actualité lors des bagarres les opposant à une autre communauté, les Arabes de la cité des Grésilles, à Dijon.
On pourrait croire les Tchétchènes majoritairement concentrés au chaud, à Marseille, là où vivent plus de 300 000 musulmans (des plaisantins font de Marseille la 2e ville d’Algérie et de La Timone leur hôpital privé), mais en réalité, ils se regroupent au nord, en IdF et à Strasbourg, et aussi un peu à Nice.
Lorsque les Tchétchènes de Dijon ont attaqué les Arabes pour un gars de chez eux agressé, ils ont invoqué le manque de présence policière. Heda Inderbaeva, spécialiste de cette communauté, explique sur BFM TV :
« Il y a un double enjeu. Il fait apprendre aux Tchétchènes que nous sommes en France, que ce n’est plus la Russie, que les choses peuvent être réglées administrativement et que la police et la justice font bien leur travail. Cela prend du temps mais il faut attendre. Ils sont aussi exaspérés que les dealers s’en sortent toujours sans problèmes et qu’ils reviennent dans des quartiers et commettent les mêmes agressions. Ils se sentent abandonnés, ils s’unissent, préviennent la police de ce genre de regroupements, malheureusement c’est comme ça. Ils se disent qu’ils ne sont pas assez soutenus. »
Que voilà des images qui doivent faire baver d’envie les identitaires.
C’est sûr que les Tchétchènes ne réagissent pas comme les Français, qui ont les pieds et poings liés par la justice et SOS Racisme. Peuple irréductible, leurs deux terribles guerres (1984 et 1999) contre la Russie, qui leur ont coûté 130 000 combattants et civils, en ont fait des résistants de premier ordre. Poutine, après la paix avec Kadyrov, s’en est servi pour les engager en Ukraine, notamment dans le combat urbain au corps à corps.
On reste dans le domaine culturel ou sous-culturel avec le rap. Tovaritch est l’unique représentant du rap russo-tchétchène en France [1]. C’est une sorte de Booba blanc.
Les belles beurettes – les Zaynab ou les Zaynaf ! – présentes dans son clip, ça va pas faire plaisir au camp d’en face. On espère que ça ne va pas rallumer la guerre avec les rabzas. Tovaritch, malgré ses clips de méchant, est mieux intégré en France qu’en Tchétchénie, où il ne pourrait pas produire sa musique. En effet, la musique trop lente (lascive) ou trop rapide (violente) est bannie au pays.
On connaît tous l’espiègle Ramzan, qui se moque en permanence des Européens pétochards, des démocrates hypocrites et autres pantins de l’Amérique. Sous prétexte de culture, Le Parisien s’attaque à un dirigeant reconnu et respecté de son peuple, alors que Macron ne fait pas 15 % de satisfaits chez nous : c’est le monde à l’envers. Et quand on voit la Première « dame » danser, on a envie d’assister à un mariage tchétchène.