Egalité et Réconciliation
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Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

par Aymeric Chauprade

(Lire la première partie)

(Lire la seconde partie )

 

Le Mali possède 5 bassins sédimentaires dont le potentiel pétrolifère est avéré :

  • bassin de Taoudenni (au nord et vers la frontière mauritanienne) : 600 000 km2 pour le seul Mali mais 1,5 million de km2 partagés entre Mali, Algérie, Mauritanie, Niger. Schites riches en matière organique. Il serait comparable au bassin d’Illizi en Algérie.
  • le fossé (ou graben) de Gao : 15 000 km2, un seul puit à l’heure actuelle.
  • les bassins contigus de Iullemeden et Tasmena (à l’Est et frontaliers avec le Niger), 80 000 km2, deux puits à l’heure actuelle ; comparable au bassin de Doba au Tchad ou aux bassins d’affaissement paléozoïque d’Algérie.
  • fossé de Nara au centre, près de Mopti, également comparable au bassin Crétacé de Doba au Tchad soit aux bassins d’affaissement paléozoïque d’Algérie.
  • L’AUREP, l’Autorité pour la Recherche pétrolière au Mali soutient que le sous-sol du pays est très potentiel pour le gaz et le pétrole et le directeur Afrique du Nord de Total, Jean-François Arrighi de Casanova va dans ce sens quand il parle lui de “nouvel eldorado pétrolier” à propos de la zone Mauritanie/Mali/Niger.

Cependant, à ce jour, le Mali compte encore un faible nombre de puits et son sous-sol reste sous-exploité.

Pour l’instant, Total est surtout présent chez le voisin mauritanien.

La multinationale d’origine française est présente dans l’exploration sur les permis Ta7 et Ta8 de la partie mauritanienne du bassin de Taoudéni mais en partage avec les Algériens et les Qataris. Total possède 60%, la Sonatrach (Algérie) 20% et Qatar Petroleum International 29%.

S’agissant du permis Ta8, le forage du puits d’exploration s’est achevé en 2010 et le résultat est décevant. Sur le bloc Ta7, une campagne d’exploration sismique est en cours depuis 2011.

L’exploration on-shore s’est étendue avec un nouvel accord, en janvier 2012, entre Total et le gouvernement mauritanien. Cet accord donne à Total une participation de 90% en tant qu’opérateur sur le bloc Ta29 situé dans le désert du Sahara, à 1000 km à l’est de Nouakchott et au nord du bloc Ta7. Les 10% restants sont entre les mains de la SMH, la compagnie nationale mauritanienne.

Les intérêts de Total dans la zone ne se limitent pas à l’on-shore. Ils portent aussi sur le off-shore :

  • accord Total/gouvernement mauritanien de décembre 2011 pour le bloc off-shore C7 (bassin côtier).
  • accord Total/gouvernement mauritanien de janvier 2012 pour le bloc C9 (Total 90%, SMH 10%) situé à 140 km à l’ouest des côtes mauritaniennes et qui s’étend sur plus de 10 000 km2 par 2500 à 3000 m de fond.

Signalons à l’attention de ceux qui pourraient, un peu trop rapidement, être choqués par un partage 90/10 entre Total et la SMH, que l’exploration nécessite des investissements colossaux que seul Total peut amener.

Il faut bien comprendre que la chute du régime de Kadhafi ouvre, dans toute l’Afrique du Nord et au Sahel en particulier, la perspective d’une vaste redistribution des cartes en matière pétrolière et gazière.

S’agissant du Mali et de la Mauritanie, Total, la Sonatrach algérienne et la compagnie qatarie ont des intérêts à la fois communs et rivaux. La capacité de ces compagnies à peser sur les gouvernements africains concernés sera en effet d’autant plus forte que l’influence de leur État d’appartenance sera grande.

Il est essentiel de comprendre que la distribution des blocs, et des parts relatives à l’exploitation des blocs, est intimement liée aux rapports de force géopolitiques entre la France, l’Algérie et le Qatar.

Regardons maintenant la question de l’or et des autres richesses minières

Le Mali est le troisième producteur d’or du continent africain après l’Afrique du Sud et le Ghana. En 2011 il a produit 56 tonnes d’or sur une production minière mondiale d’or qui oscille selon les années entre 2000 et 2500 tonnes.

Voici le classement 2011, production annuelle et réserves prouvées

  • Chine : 355 t/1900 (en 2007 la Chine est passée devant l’Afrique du Sud)
  • Australie : 270/ 7400
  • États-Unis : 237 t/3000
  • Russie : 200 t/5000
  • Afrique du Sud : 190 t/6000
  • Pérou : 150 t/ 2000
  • Canada : 110 t/ 920
  • Ghana : 100 t/ 1400
  • Indonésie : 100 t/ 3000
  • Ouzbékistan : 90 t/1700
  • Le Mali est très prometteur dans ce domaine et devrait bientôt dépasser le Ghana devenant alors le 2e producteur d’or du continent africain.

En 2011, le Mali est devenu producteur de minerai de fer (exploitation de Tienfela). Il dispose également d’un potentiel élevé en manganèse et produit du phosphate. Ses réserves de bauxite sont estimées à 1,2 million de tonnes et pourront être exploitées dans un futur proche. Un potentiel en lithium, diamant, kaolin et pierres gemmes est également identifié, sans compter bien sûr l’uranium dont nous avons déjà parlé.

Il me semble important d’insister sur l’or. N’oublions pas que nous sommes dans un contexte de dépréciation des grandes monnaies mondiales comme le dollar et l’euro. Les banques centrales comme de nombreux opérateurs financiers sont en train d’assurer leur avenir en achetant de l’or physique. L’Allemagne a pris la décision historique de rapatrier une partie de ses stocks d’or physique détenus à New York, Londres et Paris et de très nombreux pays font de même. La Suisse est maintenant, après l’Allemagne, touchée par le mouvement the “Swiss Gold Initiative”, initiative lancée par 4 membres du Parlement suisse en mars 2012 visant à exiger le rapatriement de l’or de la BNS (Banque nationale suisse) laquelle refuse d’indiquer dans quel(s) pays se trouve son stock d’or.

Un exemple récent encore (et ils se multiplient presque chaque semaine) : le Fonds d’État pétrolier de l’Azerbaïdjan (SOFAZ) a retiré une tonne de son or physique des coffres de J.P Morgan à Londres pour le placer dans les coffres sécurisés de la Banque centrale de Bakou.

Tout le monde est en train de réaliser que les banquiers anglo-saxons ont tout simplement vendu ou “joué” l’or que des États et fonds souverains leur avaient confié.

Et le mouvement se propage !

Washington et Londres – les Français ont sans doute été les plus honnêtes avec les Allemands puisqu’ils ont annoncé qu’ils restitueraient rapidement les lingots ce qui laisse à penser que la France a vendu… son or et non celui des Allemands !- ont déjà annoncé qu’il leur faudrait 7 ans pour restituer à l’Allemagne son or, ce qui signifie très probablement que ces pays n’en disposent plus.

Songez encore que la FED refuse d’apporter la preuve que l’or américain existe encore ! Que peut-il bien en être alors de l’or allemand confié aux États-Unis ?

L’or n’y est probablement plus, comme le soutient le GATA (Gold Anti-Trust Action Committee) car il aura été prêté aux banques d’affaires et vendu sur les marchés afin de maintenir les cours sous pression et de sauver la confiance dans l’argent papier.

Les mauvaises langues insinuent que les États-Unis et la France pourraient se servir dans les mines d’or du Mali où il sera facile d’opérer à l’abri du monde.

Les intérêts qataris

Le Qatar porte une responsabilité évidente dans les révolutions de Tunisie, d’Égypte, de Libye (il a financé les islamistes de Cyrénaïque à l’origine du déclenchement de la révolution avant que les militaires qataris ne jouent eux-mêmes un rôle opérationnel actif, au sol, auprès des forces spéciales occidentales), de Syrie (il finance les rebelles islamistes, tout comme l’Arabie Saoudite, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis).

L’action du Qatar est également prouvée au Mali où l’émirat a directement financé les groupes Mujao et Ansar Dine (tandis, je le répète, qu’AQMI est un faux-nez des services algériens) et son influence se dissimule derrière l’action opérationnelle du Croissant rouge qatari.

Le 6 avril 2012, le journal malien l’Indépendant, relatait qu’un avion cargo qatariote avait atterri à Gao pour livrer des armes et des stupéfiants aux rebelles touaregs. La drogue est en effet une source de revenu essentielle des rebellions dans le monde, et ce sont des services secrets étatiques qui la fournissent souvent directement aux seigneurs de la guerre et aux mafieux ; certains pays savent en effet recycler leurs saisies policières et douanières en outil de financement de guerres occultes aux mains des services secrets. Pour en revenir à l’article de l’Indépendant, un comité d’accueil a été formé autour de l’avion sous la direction d’Iyad Ag Ghaly, leader touareg du mouvement salafiste Ansar Dine qui contrôlait à ce moment Tombouctou et Kidal. Ancien consul du Mali à Djeddah (mais menacé d’expulsion par les Saoudiens en 2010 il est revenu au Mali, sans doute récupéré par les Saoudiens par les Qataris eux-mêmes farouches ennemis des Saoudiens), ce touareg avait profité d’années d’activité dans le Golfe pour développer ses connexions islamistes.

D’autres sources maliennes affirment qu’après la prise de Tessalit par les islamistes, le 10 mars 2012, un avion cargo du Qatar avait aussi atterri dans cette localité pour y livrer une quantité importante d’armes modernes, des munitions, des 4×4.

Le Qatar a tout fait pour favoriser Ansar Dine, branche dissidente et islamiste du MNLA, contre la branche historique et nationaliste des Touaregs.

Par ailleurs, il faut remarquer qu’en janvier 2012, l’émir du Qatar s’est brouillé violemment avec le président mauritanien, Ould Abdel Aziz. Le Figaro du 12 janvier 2012 relate les faits suivants, qui sont d’une extrême gravité quand on connaît la culture du Golfe : “L’émir du Qatar a voulu donner certaines directives au président Abdel Aziz, usant d’un ton comminatoire, et menaçant d’utiliser sa chaîne al-Jazeera pour faire éclater une révolution en Mauritanie, comme en Tunisie et en Égypte. Le chef de l’État mauritanien, un militaire, a alors explosé et a congédié l’émir”.

Cette affaire a forcément fragilisé les intérêts du consortium Total/Qatar Petroleum International en Mauritanie (voir les accords plus haut).

Le Qatar, qui joue un rôle important dans la nouvelle donne pétrolière et gazière en Libye, veut étendre son influence dans le Sahel (Mauritanie et Mali) et utilise les groupes islamistes à cet effet.

Quelle est la vision stratégique qui sous-tend ces actions ? Le Qatar détient 15% environ des réserves prouvées de gaz. Trois acteurs, la Russie, l’Iran et le Qatar détiennent à eux trois 60% des réserves prouvées du monde. En essayant d’étendre son emprise sur le Moyen-Orient (Syrie) et sur le Sahara (Libye, Sahel et demain l’Algérie sur laquelle plane la menace d’une révolution arabe soutenue par Doha), le Qatar, de concert avec les États-Unis, veut couper l’Europe de la Russie (principal fournisseur de gaz des Européens) et remplacer Moscou et Alger.

Les investissements du Qatar dans les actifs stratégiques français vont dans le même sens. En s’appuyant sur l’islam en France, en contrôlant des parts croissantes d’actifs stratégiques, le Qatar veut pouvoir influer sur la décision politique française (ce qui s’est passé entre l’émir du Qatar et le président Sarkozy laisse hélas présager de ce qui pourrait se passer demain lorsque de nombreux parlementaires français seront mis sous influence).

Et l’on voit bien où cela pourrait mener… à renforcer un lobbying actif pour faire sortir la France du nucléaire et pousser celle-ci à aller davantage encore vers le gaz (car évidemment les énergies renouvelables ne peuvent être que des composantes minoritaires dans un mix énergétique).

Les intérêts américains

Après le 11 septembre 2001, sous prétexte de lutte contre le terrorisme islamique, les Américains ont augmenté leur effort d’implantation sur le continent africain, en particulier dans les zones d’influence traditionnelles de la France.

Depuis 2002, 1700 soldats américains sont basés à Djibouti, point d’implantation historique de la France. Depuis 2003, les Américains ont développé avec les pays de la frange saharienne la PSI (Pan Sahel Initiative), un programme d’assistance militaire aux pays sahéliens, qui concerna au départ le Tchad (où la France est pourtant militairement présente), le Mali, la Mauritanie et le Niger, avant de s’étendre en 2005 au Maroc et au Nigeria pour devenir la TSCTI (Trans Saharan Counter Terrorism Initiative). En décembre 2008, les Américains ont créé un commandement stratégique dédié à l’Afrique (à l’exception de l’Égypte qui reste attachée au CENTCOM, le commandement en charge des opérations au Moyen-Orient), en détachant cette zone de leur commandement européen Eucom. Cependant, aucun pays africain n’ayant accepté d’accueillir ce commandement, AFRICOM reste à Stuttgart en Allemagne.

La raison profonde de cet intérêt américain pour l’Afrique n’est pas le terrorisme mais le pétrole et le gaz.

L’Afrique pèse plus aujourd’hui dans les importations pétrolières américaines que l’Arabie Saoudite. Un quart des importations de pétrole américaines viennent d’Afrique, du Golfe de Guinée (Nigeria et Angola mais aussi Guinée équatoriale) et les Américains ont aussi des ambitions en Afrique sahélienne.

Si l’on regarde les effets de la coopération militaire américaine au Mali, le résultat est implacable. Les Américains ont surtout formé des Touaregs qui ont ensuite déserté l’armée malienne pour rejoindre le MNLA et Ansar Dine et participer à la guerre contre l’État central malien ! Quand ils formaient des Noirs du Sud, il s’agissait du capitaine Sanogo lequel renversait, en mars 2012, le président Amadou Toumani Touré et créait l’anarchie dans le pays !

Le général Carter Ham qui dirige Africom, a beau s’être déclaré déçu du comportements des officiers formés par les États-Unis, le fait est que tous ses élèves ont tenté de détruire l’État malien et ce qui restait de l’influence française !

Cela fait dix ans maintenant que nous écrivons qu’au nom de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, les Américains sont en train d’évincer la France de la zone et de faire main basse sur les réserves pétrolières, gazières et minérales. Pendant que je prêchais dans le désert, des communicants acquis aux intérêts américains expliquaient doctement sur les plateaux de télévision français que les États-Unis n’avaient d’autre ambition que de faire reculer le terrorisme et développer la démocratie. Que seule “l’odieuse Françafrique” avait des intérêts égoïstes sur le continent noir… Qu’il fallait aussi avoir très peur de la Chine laquelle allait “avaler tout le monde tout cru”.

La réalité est qu’une fois de plus la politique américaine converge avec celle de l’islam radical.

Conclusion

La bande Tchad/Niger/Mali/Sénégal doit rester sous contrôle sécuritaire français. Il en va des intérêts stratégiques de la France (hydrocarbures, uranium, or, et autres ressources) comme du maintien de son influence (la France conservera son intérêt aux yeux des Africains, à la condition de garantir à ceux-ci leur sécurité). Puissance francophone et historiquement liée à tous les États de la région (Afrique du Nord et Sahel), la France est légitime pour aider les pays de la zone à se débarrasser des groupes islamistes mafieux et à restaurer la stabilité.

Sur les ruines de la Libye de Kadhafi, il est évident que d’autres puissances islamiques cherchent à contrôler la zone : l’Algérie bien sûr, qui a de grandes ambitions dans la région, mais aussi le Qatar. L’Algérie manipule certaines franges de l’islamisme radical jusqu’à s’auto-infliger des attaques (mais contrôlées dans leur portée : In Amenas qui représente 18% de la production de gaz algérien n’a pas sauté ni subi de dommages importants) afin de se présenter comme une puissante garantie de lutte contre le terrorisme. L’Algérie ne veut pas de l’islamisme à sa tête et elle a bien raison, mais hélas, son État profond contribue lui à maintenir l’incendie terroriste à un niveau de “basse intensité” de sorte que les Américains et les Européens ne se mettent pas à imaginer un quelconque changement à Alger.

Le Qatar, quant à lui, actionne presque ouvertement des groupes terroristes et joue un rôle clairement déstabilisateur Mali.

Quant aux Américains, qui sont avant tout pragmatiques et ne respectent que la force, nul doute qu’ils considèreront mieux la France après son opération militaire au Mali et qu’ils chercheront un terrain d’entente avec elle.

 

Compléter l’analyse avec Kontre Kulture :

 






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11 Commentaires

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  • #325228
    Le 8 février 2013 à 00:49 par Az
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

    Tres bon resumé et amis africains , si vous voulez etre immuniser contre toute invasion ou destabilisation , ils vous faut une vrai armée , c’est l’une des choses les plus importantes...(ie syrie et iran)

     

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  • #325245
    Le 8 février 2013 à 01:35 par lauburu
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

    Super article ; il est consternant de constater que, une cinquantaine d’années après leur "indépendance", les Etats Africains dépendent toujours des puissances occidentales ou chinoises pour exploiter leurs richesses minières : ils perdent ainsi 90% de leurs ressources. N’est pas Khadafi qui veut, lui qui gardait pour son pays 90% des hydrocarbures : mais il en est mort !

     

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    • #325394
      Le Février 2013 à 10:24 par anonyme
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

      oui, et c’est bien POUR ces raisons de strategie (independance energétique) que TOUS ceux qui en suivent pas l’axe du mal... euh l’axe du Bien-mal-aki-neu-pro-fit-jamé, sont supprimés : non seulement Kadhafi, mais aussi Hussein saddam qui lui voulait indexer le baril de petrole sur l’euro et non plus sur le dollar... crime de lese majesté si formidable qu’il ne pouvait qu’être supprimé a breve echeance, comme tous ceux qui se sont mis en travers des interêts américains.

       
    • #325545
      Le Février 2013 à 13:38 par Magnus MARTEL
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

      Si, plus d’un demi-siècle après leur indépendance, les états africains ne sont toujours pas à même d’exploiter les ressources de leur sous-sol, c’est malheureusement tout simplement parce qu’ils n’en sont pas capables. Aymeric CHAUPRADE le souligne parfaitement bien, des états comme la Mauritanie seraient incapables ne serait-ce que de prospecter sans les investissements occidentaux.

      A cela, il faut ajouter - et en cela la colonisation est responsable dans le tracé des frontières que les puissances colonisatrices ont imposé - que ces états sont souvent fort peu homogènes sur le plan ethnique. L’exemple du Mali est à ce titre emblématique. Enfin, nous ne faisons pas qu’exploiter leur sous-sol, nous pillons surtout leurs cerveaux par le biais de l’immigration et cela est encore plus inacceptable car au final, ces pays ne finiront jamais par se développer. En revanche, ils nous entraînent dans leur propre sous-développement.

      D’ailleurs, pour qui connaît l’Afrique, l’appellation "pays en voie de développement" est une véritable foutaise sémantique. Un pays comme le Maroc n’est pas même "en voie de développement". En dépit d’investissements débridés qui confinent le plus souvent au grand n’importe quoi, et de singeries de l’occident mondialiste, ce pays reste un pays sous-développé. Comme malheureusement la totalité des pays d’Afrique. Il n’y a qu’à voir pour s’en convaincre des pays jadis un peu évolués comme la Tunisie ou l’Egypte (sans parler de la Libye que nous avons mise à genoux) retourner à vitesse grand v à l’âge de pierre...

      Que chacun reste chez soi tout en coopérant dans un bon voisinage et alors peut-être les choses commenceront-elles enfin à bouger un peu dans le bon sens...

       
  • #325389
    Le 8 février 2013 à 10:18 par anonyme
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

    exposé magistral et parfaitement convaincant.
    Il faut ABSOLUMENT se rappeler d’où vient Ameyric Chauprade (formateur haut niveau en stratégie a l’armée française licencié pour avoir mis en doute la VO du 9/11) pour se convaincre qu’il est le plus credible de tous les intervenants sur la geopolitique mondiale.



    Le général Carter Ham qui dirige Africom, a beau s’être déclaré déçu du comportements des officiers formés par les États-Unis, le fait est que tous ses élèves ont tenté de détruire l’État malien et ce qui restait de l’influence française !
    La réalité est qu’une fois de plus la politique américaine converge avec celle de l’islam radical.



    encore une preuve de plus- s’il en faut- que les USA ne sont pas les alliés de la France, et qu’ils font une guerre economique majeure contre les interets francais depuis des années...
    Comme disait Mitterand juste avant sa mort : "une guerre sans mort apparemment, mais une guerre a mort certainement"

    J’ai été un peu déçu de voir que sur la video du mois d’Alain Soral (mais admirable et courageuse sous tous les autres points de vue) ne tenait pas plus compte de l’analyse de Chauprade en critiquant l’intervention de l’armée francaise au Mali.
    La critique a faire-a mon sens- n’est pas de déplorer "l’intervention militaire française qui agit seule et tirera les marrons du feu POUR les americains", mais de dire clairement la VERITE courageuse sur le sujet : defendre SES interets stratégiques CONTRE les USA/QUATAR, et surtout comme disait Chauprade dans le volet 2 de son analyse : expliquer l’intervention francaise au Mali par la nécéssité ABSOLUE de protéger les 6000 ressortissants francais qui travaillent au Mali et risquaient de devenir 6000 otages.
    Cette explication de l’intervention francaise eut été applaudie sans aucun doute, et respectée.
    Au lieu de cela le président larbin "normal" et sans couilles Hollandouille a suivi l’argumentaire d’un "doubeul you" et expliqué qu’il faisait aussi la guerre au terrorisme.
    Le pire de l’histoire est qu’il est maintenant auréolé de "chef de guerre" dans les merdias officiels, mais pas pour les bonnes raisons...
    Quand auront nous de vrais présidents au lieu de larbins de l’axe américano-sioniste ?

     

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    • #325676
      Le Février 2013 à 16:25 par Bertrand DGD
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

      Tout pareil, cher anonyme. +100
      Mais la vous allez énerver les anticolonialistes de salon !

      Merci a Chauprade de bien éclaircir les choses, et merci E&R de le publier !

       
    • #326101
      Le Février 2013 à 01:15 par Tremah
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

      100% d’accord, comme je l’ai déjà exprimé ici, ni la thèse de la "déstabilisation de l’Algérie", ni la thèse plus douteuse encore de "la France, exécutrice des basses œuvres américaines", soutenue par les néo-gauchistes et les anticolonialistes (parfois) hystériques, ne pouvaient permettre d’expliquer l’ampleur et la rapidité de la réaction de l’Etat-major français (parce que c’est bien l’Etat-major qui a convaincu Hollande, et pas l’inverse, de la nécessité d’intervenir).

      Il était de plus apparent que les Etats-Unis, dès le départ, ont été pris de court par l’initiative des Français, qu’ils estimaient sans doute incapables de projeter aussi rapidement leurs forces en s’affranchissant du cadre de la stricte légalité onusienne (dont tout le monde se fout, au demeurant, en cas de force majeure, rappelez-vous de la violente réaction des britanniques lors de la guerre des Malouines, qui était déjà un conflit essentiellement motivé par l’accaparement des "ressources").
      Il ne fait aucun doute par ailleurs que les diplomates ayant le plus vivement critiqué à l’ONU, "sous couvert d’anonymat", l’opération française - jugée impromptue, "fébrile" et promise par avance à "l’enlisement" - dès le déclenchement de celle-ci, étaient de fait des diplomates américains, complaisamment relayés en France par le sordide Pierre Lelouche... Ajoutons également le strict soutien "logistico-moral" de nos "alliés", qui en dit très long, ainsi que la bisbille diplomatique entre la France et les USA autour de la facturation des vols américains...

      Par contre je ne suis pas d’accord avec votre critique concernant le motif de l’intervention. La protection des ressortissants justifiait sans doute le pilonnage aérien en première réaction et l’engagement localisé de troupes au sol, mais certainement pas une contre-attaque en vue de "libérer le pays".
      A mon avis les Français ont utilisé cet "alibi" de la guerre au terrorisme pour forcer le bras des américains et les "neutraliser" diplomatiquement. On imagine mal les diplomates US dénoncer la logique de "la guerre contre le terrorisme"... Je pense aussi que certains éléments de l’armée n’ont jamais été dupes de la politique poursuivie par Sarkozy et tentent de réparer les dégâts (= dégager d’Afghanistan, se réengager en Afrique).

      Bref, sur ces questions de géopolitique, Chauprade est sans aucun doute le plus pertinent et le mieux informé... n’en déplaise à ceux qui préfèrent jouer les naïfs ou hurler avec les gauchistes.

       
  • #326035
    Le 8 février 2013 à 23:29 par Jacques Attali
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

    La France intervient pour défendre ses intérêts dans des pays qui sont censés être souverains et vous applaudissez,je veux bien mais pourquoi vous plaignez vous lorsque d’autres puissances telles que les USA ou Israël interviennent discrètement sur la politique française pour eux aussi légitiment défendre leurs intérêts ?
    La les hypocrites que vous êtes criez à l’impérialisme mais lorsqu’il s’agit de la France à l’étranger évidemment c’est acceptable.
    Ensuite l’argument qui consiste à dire que les africains sont incapable d’exploiter leur ressource donc qu’il serait légitime de se les approprier prouve encore une fois votre mentalité de profiteur car vous savez très bien que les dirigeants africains dans le passé qui ont exigé une meilleur compensation pour le "pillage occidentale" furent brutalement assassinés au nom de ces fameux intérêts et de plus le refus de permettre un transfert de technologie qui favoriserait l’émancipation de ces pays montre bien que cette exploitation ne profite qu’aux puissances occidentales notamment la France.
    Finalement l’immigration massive que vous vous plaisez à dénoncer est le fruit de ces politiques que vous semblez apprécier car on ne peut encourager le pillage sans compensation de l’Afrique et ensuite ne pas en subir les conséquences vu le déséquilibre de niveaux de vie que cela engendre entre le nord et le sud.
    Chacun pense à ses intérêts alors cessez de pleurnicher lorsque la France est victime des autres puissances qui ont aussi leur intérêts mais également subissez sans vous plaindre l’arrivée massive d’africains cherchant à profiter du développement de l’occident qui est possible en partie par le pillage de leur ressource.

     

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    • #326221
      Le Février 2013 à 09:12 par lauburu
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

      La France sioniste est intervenue au Mali pour plusieurs raisons : pour arreter la progressions de djihadistes vers Bamako, ce qui aurait mis en danger la vie de 6000 Français, et aussi pour empècher un afflux de réfugiés Maliens en France . Alors bien sur Hollande a brandi l’épouvantail ( un peu usagé) du Terrorisme. Ce n’est pas à vous que j’apprendrai que le vilain "terroriste" et le "héros de la résistance" sont le meme homme, vu de deux camps ennemis. Mais il y a d’autres raisons moins avouables : il s’agit d’empècher les Touaregs d’etre maitres chez eux ,l’Azawad, ce qu’ils réclament au nom du droit des peuples à disposer d’eux-memes. Pour bien évidemment les déposséder de leurs richesses minières en particulier l’OR si sous-estimé meme en ce moment, quand on pense que les réserves de la Banque de France ne représentent qu’1 vingtiéme du PIB de la France. Une fois de plus il s’agit de voler des Musulmans, comme on vole le pétrole de la Libye "libérée". C’est pour cela que l’on a envoyé l’armée "Française" qui est en fait un corps de mercenaires supplétifs de Tsahal, que notre sioniste de Président a félicité comme il se doit. Nierez vous que ce seront , au bout du compte, les grands actionnaires sionistes de Bouygues, d’Areva et de bien d’autres groupes qui tireront les marrons du feu ? PS (!) : si l’expression "France sioniste" vous choque, je vous prie de m’en excuser, mais l’expression "France Juive" date de 1886, elle est dépassée, car antérieure au démarrage (foudroyant ! ) du sionisme politique.

       
    • #326264
      Le Février 2013 à 10:43 par Bertrand DGD
      Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

      Donc, au nom de ces beaux principes, il ne fallait rien faire. Il fallait laisser les soi-disant "djihadistes" qui ne sont, en fait, que des mercenaires financés par le qatar, prendre le Mali et y créer un "émirat islamique" (avec des gros guillemets) pour le plus grand profit de qui ? Bien évidemment de la puissance thalassocratique que nous connaissons tous, du sionisme et des néo-conservateurs huntingtoniens.
      Je n’ai pas l’impression que c’est ce que souhaitait le peuple Malin (90% de musulmans, je le rappelle). Sur ce point, je peux me tromper mais il faudra me le démontrer, ce que ni Collon, ni Meyssan, ni aucun anticolonialiste n’a réussi à faire pour l’instant.

      Bon, Je synthétise, hein, inutile de répéter ce qui est déjà expliqué dans l’article d’AC, les vidéos de Lugan et les coms précédents.

       
  • #326047
    Le 8 février 2013 à 23:50 par 300sages
    Crise du Mali, réalités géopolitiques (troisième partie)

    Cette analyse ne touche en aucun cas le fond du problème de cette région. Le Mr nous a fait un cours en répartitions des richesses entre puissances et point à la ligne.
    Ce qui est du vrai problème est que cette ingérence, quelle soit française ou ausonienne, doit cesser afin de permettre aux peuples d’Afrique d’être les seuls arbitres de leur destin. Ce n’est pas la peine de me sortir la flute et/ou de me dire que c’est comme ça est faite la géopolitique, mon oeil oui.

     

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