Bonjour Monsieur Soral,
Je suis une Française, d’origine marocaine, née en Alsace, et qui est en quête de son identité. Je suis née dans une famille berbère, avec un père imposant, une mère effacée, et trois petits frères. En tant qu’aînée, j’étais l’espoir de la famille, celle qui remplissait les papiers administratifs de mes parents, celle qu’on emmenait partout en guise d’interprète, mais j’étais surtout cette « première de la classe » dont rêvait mon père ouvrier, lui qui n’a jamais pu aller à l’école.
Cette école républicaine, mi-laïque, mi-religieuse (je rappelle que j’étais en Alsace et qu’à l’époque dans les années 90, on voyait encore les croix de Jésus accrochées aux salles de cours des écoles publiques), j’en suis tombée amoureuse. J’en suis encore amoureuse aujourd’hui puisque je suis devenue professeur de français après une brève carrière de juriste chez Ernst & Young.
Toute ma vie a été celle d’une beurette pas comme les autres, de celles qui constituent « l’espoir d’intégration des immigrées par l’école ». J’y ai cru dur comme fer, allant même jusqu’à détester mes parents (ces barbares) et mes origines pour être la plus intégrée possible. Il y avait en moi un côté Jules Ferry, celle qui estimait qu’elle avait « le devoir de civiliser les races inférieures », c’est-à-dire la race dont j’étais issue, les Arabes quoi. Un brin hautaine, mais tellement fragile, j’ai vécu en parallèle de mon être pour satisfaire aux exigences de la République. Je me suis littéralement pliée en quinze pour être la plus « française » possible. Enchaînant une scolarité exemplaire, je me suis retrouvée en faculté de droit pour « faire bien », pour faire comme ces jeunes Beurs qui doivent produire des avocats pour prouver je ne sais quelle intelligence intrinsèque à cette race inférieure.
C’est là que mon « moi » a commencé à résister, à refuser tous ces mensonges qu’on profère à la fac de droit. Du principe de précaution, à celui du droit d’un État à une légitime défense préventive, j’ingurgitais ces notions avec un arrière-goût de pisse, mais ce n’est pas grave, je devais réussir. Qui suis-je, moi, pour oser penser que ce qu’on profère à la fac de droit est tout bonnement le fruit d’une politique qui souhaite former des « juristes » au service de l’Empire ?
J’avais le sentiment d’être folle, mais en même temps, renier la fac de droit, c’était comme renier tout ce en quoi je croyais jusqu’à présent, et donc me renier moi-même... Quand je pense que mes cousins du bled seraient prêts à mourir pour prendre ma place. Non, je n’avais pas le droit de douter, car douter, c’est renier, et dans l’Empire, on n’aime pas les traitres, surtout les comme moi, partis de rien, et décrochant son premier poste chez le sacro-saint Ernst & Young.
Un jour, j’ai « osé » démissionner de chez cet esclavagiste pour me diriger vers l’Éducation nationale, un domaine dans lequel il y aurait sûrement plus de valeurs humaines... et c’est là que tout s’emballe. Je passe dans les coulisses de l’Éducation nationale, l’IUFM, et je comprends d’où vient mon mal-être, ces théories qui ont façonné mon esprit sans que je m’en rende compte. Je prends conscience de la supercherie de l’antiracisme, mais je prends peur de mes propres pensées. C’est là que je découvre vos vidéos, Imran Hosein et enfin Dieudonné, celui que je n’osais même pas regarder de peur de devenir facho.
Aujourd’hui, je suis en accord avec moi-même, ces traîtres n’auront pas réussi à me perdre. Je reste professeur contractuelle pour ne pas être prise au piège des fonctionnaires de l’Éducation nationale.
Je vous remercie de m’avoir aidée à « élever mon niveau de conscience » et d’avoir contribué à décomplexer mes pensées. Bon courage Monsieur Soral, qu’Allah vous bénisse.
L.
Voir aussi, sur E&R : « De l’antiracisme à Égalité & Réconciliation : rencontre avec Farida Belghoul »