Au hasard de nos recherches en cinématographie appliquée, nous sommes tombés sur Le Grand Bain, un film bizarre de Gilles Lellouche, qui a fait tourner tous ses potes. Nous aussi, quand on rencontre une personne du beau sexe, comme Virginie Efira ou Leïla Bekhti, on fait tourner tous nos potes. Eh bien c’est la bonne surprise.
C’est pas Citizen Kane (pas le joueur de foot, le magnat de la presse), mais on a bien rigolé. Derrière l’humour, il y a bien sûr le progressisme, puisque la bande à Lellouche fait dans la petite provo antiprogressiste, mais ça reste quand même structurellement dans la ligne sociétale du moment. Par exemple, on parle d’une bande de six ou sept mecs complètement au bout du rouleau, en général des pères, mais si les mecs sont paumés – comme il se doit en régime féministe –, les filles sont pas mal non plus, dans le genre. C’est la petite surprise, le coup de canif au féminisme dominateur : Efira, Bekhti et Foïs sont encore plus dingos ou fragiles que les hommes.
On a l’habitude ici de cracher sur la tombe du cinéma français, mais il le mérite : la plupart des films sont des insultes à la Raison, l’Intelligence, la Finesse et l’Humour. On ne peut pas, si on se respecte, valider ces merdes. Heureusement, il y a des accidents, même imparfaits, comme ce Lellouche.
Naturellement, tout le monde n’est pas content, certains racontent que le réal a pompé The Full Monty, ou que la fin dégouline de moraline. C’est vrai, mais aujourd’hui, on prend ce qu’on peut, on se contente de quelques morceaux. C’est comme l’entrecôte, tu ne manges ni le nerf ni le gras. Et dans les films français, il y a de moins en moins de muscle...
Maintenant, bon Dieu, on a bien rigolé, passons à la critique acerbe. Même si Lellouche et ses potes sont de grands consommateurs de gonzesses, ils aiment à se donner une image féministe, ou alors anti-masculiniste. Le cinéma leur sert d’écran. Quand ils font dans le sexisme, parce que ça rapporte, électoralement, ils injectent de l’humour, genre c’est pas sérieux. Mais ils suivent en cela l’injonction du Système qui considère que les jeunes hommes doivent avoir une éducation, ou une rééducation, 100 % féministe.
On le voit avec les attaques sur TikTok et ses influenceurs machistes. Et sur ce dernier fait divers en date, l’histoire d’un attentat même pas raté – puisque même pas commis ! –, par un masculiniste « armé de deux couteaux » (s’il avait pris un couteau et une fourchette il s’en serait peut-être sorti). Le Figaro raconte ce délire à la Minority Report :
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire mardi, « à l’encontre d’un jeune homme de 18 ans, se revendiquant de la mouvance incel », (« involuntary celibate », des hommes considérant qu’ils seraient célibataires à cause des femmes qui ne veulent pas d’eux). L’homme a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes et incarcéré, a encore confirmé le Pnat. Il aurait consulté des vidéos masculinistes sur le réseau social TikTok.
Maintenant, la vidéo masculiniste est amalgamée à la vidéo d’appel au djihad de Daech... On remarque en passant que les attentats des masculinistes ou des ultradroitistes sont tous déjoués. Mais les mecs, généralement pas malins, vont en taule quand même. L’avocate du jeune homme de 18 ans nous brosse un tableau un peu plus réaliste de la situation :
« J’ai rencontré un adolescent qui souffre et non un combattant qui se prépare à l’action. L’instruction ramènera ce dossier à sa plus juste proportion du point de vue de la qualification et de la personnalité du mis en examen. »
On sent malgré tout qu’il va prendre cher, et TikTok, qui s’oppose à la rééducation sexuelle à l’école qui va dans le sens de la démolition du mâle, va aussi prendre cher. Pourtant, c’est le pouls de la jeunesse. On dirait qu’il y a des habitudes qui ne sont pas faciles à arracher...
Masculinisme et droite extrême