Le président vénézuélien Hugo Chavez, qui se rétablit de l’opération d’un cancer, a présidé mardi à distance, depuis le palais présidentiel de Miraflores à Caracas, le défilé militaire du bicentenaire de l’indépendance du Venezuela.
Au lendemain de son retour de Cuba où il a subi une intervention chirurgicale, le chef de file du socialisme étatiste latino-américain a salué la nouvelle indépendance du Venezuela arrachée, selon lui, sous ses mandats, depuis sa première élection triomphale en 1998. Indépendance vis-à-vis d’intérêts de multinationales, de puissances étrangères, de la bourgeoisie vénézuélienne.
Nous n’avons pas de meilleure façon de célébrer ce jour attendu depuis si longtemps qu’en étant indépendant comme nous le sommes à nouveau. Nous ne sommes plus une colonie, de qui que se soit, et nous ne le serons plus jamais, a-t-il déclaré.
Des milliers de personnes criant il est revenu, il est revenu, ont suivi le discours sur un écran géant, autour de la promenade des Hommes illustres de Caracas où le défilé s’est ensuite déroulé sans incident, exhibant l’armement acheté ces dernières années à la Russie ou à la Chine, deux alliés.
Depuis son arrivée au pouvoir, Chavez a nationalisé des secteurs cruciaux de l’économie, comme les hydrocarbures, et mis en place de nombreux programmes sociaux dans les domaines de la santé et de l’éducation pour les plus défavorisés qui affirment avoir retrouvé leur dignité grâce à lui dans cette puissance pétrolière aux inégalités sociales criantes.
Le président vénézuélien avait été accueilli la veille par des milliers de sympathisants devant Miraflores. Il avait toutefois averti qu’il ne pourrait assister en personne au défilé pour le bicentenaire de l’indépendance du Venezuela, proclamée le 5 juillet 1811 par le Congrès.
Chavez, 56 ans, a été opéré le 20 juin à Cuba d’une tumeur cancéreuse qui lui a retirée de la zone pelvienne, selon le ministre vénézuélien des Affaires étrangères qui a précisé que ses organes vitaux étaient en parfait état.
La gravité de la maladie et la nature de son traitement ne sont pas connues, mais le président a dit suivre un strict programme de soins.
Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays d’Amérique latine étaient présents aux célébrations, ainsi que le président uruguayen José Mujica, les présidents paraguayen Fernando Lugo et bolivien Evo Morales, trois proches.
Chavez a invité ces concitoyens à fêter avec lui en 2021 le bicentenaire de la bataille de Carabobo qui a marqué la défaite définitive des troupes espagnoles, dix ans après la proclamation de l’indépendance.
Le président est candidat à sa propre succession à la présidentielle cruciale de fin 2012, et n’a jamais caché qu’il voulait gouverner jusqu’en 2021.
Nous nous dirigeons vers le 24 juin 2021 pour célébrer les 200 ans de la consolidation de l’indépendance nationale. On va dans cette direction, avec l’aide de Dieu (...) Ce n’est pas seulement le retour de Chavez, c’est la pleine indépendance, a-t-il déclaré.
Il a également appelé ses partisans à vaincre ceux qui en dehors ou à l’extérieur du Venezuela veulent s’en prendre à la patrie et à l’indépendance.
Aucun des leaders représentatifs de l’opposition n’étaient au défilé. Le Venezuela est un pays divisé pour des raisons politiques, et les différences entre les pro et les anti-Chavez semblent insurmontables à ce jour.
La célébration n’appartient pas à un gouvernement ni à une personne. Elle appartient à tous les Vénézuéliens, a assuré dans un communiqué la Coalition d’opposition pour l’Unité démocratique.