Le journal New York Times vient de remarquer que depuis la chute, il y a un quart de siècle, du mur de Berlin, les Russes restent toujours les méchants préférés de Hollywood.
Rien que pendant ces quelques dernières années les films tournés à Hollywood nous ont présenté un ex-agent du KGB sadique, des fonctionnaires russes corrompus, des tueurs professionnels russes, des espions russes tout court, un prêteur sur gages russe et toute une légion de bandits russes qui semblent avoir définitivement remplacé les Italiens dans le rôle de gangsters traditionnels.
Même dans le film Gravité dont l’action se déroule dans l’espace et dont le nombre de personnages est réduit à trois, les scénaristes ont réussi à accuser les Russes de tous les maux. Car les déchets cosmiques qui menaçaient le vaisseau spatial américain ont apparu, bien entendu, après l’explosion d’une fusée russe.
Selon le New York Times, les scénaristes et les patrons des studios de cinéma hollywoodiens ont choisi « les méchants russes » comme souffre-douleur parce qu’ils les considèrent politiquement inoffensifs. En effet, ce genre de discrimination ne révolte aucun groupe de défenseurs des droits de l’homme, elle ne nuit pas non plus aux échanges économiques et commerciaux avec la Russie.
Et puis, remarque avec sarcasme le New York Times, à quoi bon tourner un film sur un thème brûlant du scandale des écoutes illégales de l’Agence nationale de la sécurité quand on peut en fabriquer plusieurs sur « la menace rouge » sans blesser ni provoquer personne ?
Quand à moi, je pense que les raisons du phénomène dénoncé par le journal américain sont beaucoup plus simples. Il se fait que les Américains ont trop longtemps considéré leur pays comme le nombril du monde, et cela au point de perdre tout intérêt pour le reste de notre planète.
Depuis ils continuent de sombrer dans l’ignorance, et je suis certain qu’un Russe ou un Français est mille fois mieux informé des réalités américaines qu’un Américain de celles de la Russie ou de la France.
Pour eux les Russes sont toujours méchants et se défoncent à la vodka, alors que les Français se défoncent au calvados et sont ingrats, car ils se permettent de maugréer de temps à autre contre leur bienfaiteur qui les protège des méchants Russes.