Article issu de l’avant-propos de Jean-Claude Valla publié dans son livre Ces Juifs de France qui ont collaboré, « Cahiers Libres d’Histoire n°8 », éditions Dualpha.
Des Juifs ont-ils réellement collaboré durant la Seconde Guerre mondiale ?
Les sionistes ont flirté avec l’antisémitisme, qu’ils considéraient volontiers comme leur meilleur allié contre l’assimilationnisme. Dans un discours prononcé en 1960 à l’ouverture du Congrès juif mondial, le Dr Nahum Goldmann, son président, semblait encore regretter que « la disparition de l’antisémitisme classique » ait eu « un effet très fâcheux » sur le comportement des juifs. Pourtant, ce sont surtout des juifs assimilés et très attachés à leur citoyenneté française qui vont mettre le doigt dans l’engrenage d’une collaboration avec les autorités de Vichy et, en zone occupée, avec le service antijuif de la SIPO-SD.
Paradoxalement, des antisémites ont choisi la Résistance ou la France libre ?
Oui, tandis que des juifs ont reconnu la légitimité du gouvernement de Vichy et fait preuve d’une totale loyauté à l’égard du Maréchal. Il s’en est même trouvé quelques-uns, comme Kadmi Cohen, pour collaborer avec le Commissariat général aux Questions juives et apporter une contribution à la législation antisémite, en attendant que soient réunies les conditions d’un retour en Palestine. Kadmi Cohen était un sioniste intégral, parfaitement logique avec lui-même.
Une large part de ce cahier est précisément consacrée à l’Union générale des israélites de France (UGIF) ?
C’est un organisme où des juifs ont accepté, bon gré mal gré, d’exercer des responsabilités. Les lecteurs ne seront pas surpris que Jean-Claude Valla se soit abstenu de tout manichéisme pour étudier un sujet aussi complexe. Il aurait pu reprendre à son compte les graves accusations portées contre les dirigeants de l’UGIF par Maurice Rajsfus dans plusieurs de ses livres et relancer ainsi la polémique. Fils de déportés juifs, Rajsfus n’était pas suspect d’antisémitisme. S’il avait mis les pieds dans le plat, c’était sûrement à bon escient.
Ces juifs qui ont collaboré ont-ils été inquiétés à la fin de la guerre ?
Aucun rapport avec les condamnations qui ont frappé les goyim engagés dans le même combat. Combien de Français qui n’étaient pas de confession ou de culture israélite ont été fusillés, abattus comme des chiens, lourdement sanctionnés ou mis au ban de la société pour avoir voulu, eux aussi, ruser avec l’ennemi et sauver ce qui pouvait l’être ? Or, à l’exception de Joseph Joinovici qui a bénéficié d’un traitement de faveur et d’un supplétif de la Gestapo, moins chanceux, qui a été condamné à mort et exécuté, aucun juif suspecté de collaboration n’a été traduit devant la justice. Ce sont des jurys d’honneur mis en place par le Conseil représentatif des juifs de France qui ont jugé les suspects en catimini et les ont systématiquement acquittés. Ainsi furent soustraits aux lois communes de la République les ressortissants d’une communauté qui ne cesse d’en invoquer les mânes.
Jean-Claude Valla, (1944-2010) a été le premier directeur de la rédaction du Figaro Magazine et l’auteur de nombreux livres d’histoire. De même, il fut le directeur de Magazine Hebdo (1983-1985) avant de diriger La Lettre de Magazine Hebdo. Ancien collaborateur d’Historia, d’Historama, du Miroir de l’histoire et d’Enquête sur l’histoire, il collaborait depuis 2002 à la Nouvelle Revue d’Histoire de Dominique Venner. Il fut président d’honneur du Comité français des fils et filles de victimes des bombardements de la Seconde Guerre mondiale (2001-2005). Ses « Cahiers Libres d’Histoire » ont, dès leur parution, rencontré un énorme succès qui ne se dément pas et sont sans cesse réédités.
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Voir aussi, sur E&R : L’incroyable pacte entre sionistes et nazis dans l’entre-deux-guerres