Le G20, 19 États (Afrique du sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie, Turquie) et l’Union européenne se sont réunis à Brisbane en Australie ce weekend.
Contrairement aux affirmations des médias occidentaux, qui parlent de climat tendu et d’un président russe isolé (l’agonisant quotidien russophobe Libération titrant : Poutine contre le reste du monde) et contraint à quitter précipitamment le sommet, M. Poutine a constaté que :
« Les hôtes du sommet ont créé une atmosphère favorable pour le travail du G20, c’était une ambiance conviviale et pratique ».
- M. Poutine "très isolé" en compagnie des chefs d’États des BRICS
Lors d’une conférence de presse, le dirigeant russe s’est montré optimiste au sujet de la situation en Ukraine :
« À mon avis, la situation, en général, a de bonnes perspectives de règlement, bien que ça puisse paraître étrange. Les deux côtés ont mis en place des structures capables de résoudre avec plus de responsabilité les problèmes qui se dressent devant elles en prenant en considération les intérêts des personnes qui vivent sur le territoire de l’Ukraine et dans le sud-est de ce pays. »
Il s’est entretenu sur ce dossier avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et la chancelière allemande Angela Merkel, cette dernière a appelé les autres pays de l’Union européenne à profiter de toute occasion pour poursuivre le dialogue avec Moscou.
Le Premier ministre italien, Matteo Renzi a invité le chef d’État russe à visiter l’Exposition universelle 2015 qui aura lieu à Milan en mai prochain.
Les problèmes rencontrés par l’économie russe, le rouble et la dette gazière ukrainienne ont été au menu d’un entretien entre Vladimir Poutine et Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, a brièvement évoqué cette réunion :
« Mme Lagarde a indiqué les points faibles de l’économie russe tout en notant sa stabilité (...). M.Poutine lui a fourni des explications très détaillées concernant l’aspect économique de la crise en Ukraine et relatives à l’octroi de crédits pour le paiement de la dette gazière et le fonctionnement de l’économie ukrainienne. »
Économie toujours, M. Poutine a exprimé sa confiance dans les projets développés par la Russie et ses partenaires :
« Les BRICS œuvrent pour la création de leurs propres institutions financières, ils achèvent la mise en place de la Banque de développement et de la réserve commune de devises (Ndlr : 200 milliards de dollars) conformément à la décision prise au sommet de Fortaleza (...). Nous aurons ainsi des mécanismes communs permettant de stabiliser nos marchés nationaux des capitaux en cas de crises globales. La présidence du BRICS passe à la Russie à partir d’avril 2015. Nos efforts sont appelés à élargir la coopération dans le cadre de l’union. La Russie prépare un projet de stratégie de partenariat économique et une feuille de route pour la coopération d’investissement »
Le président russe a invité les autres membres des BRICS à un sommet à Oufa, en Russie, les 8 et 9 juillet 2015.
Pour Obama, il s’agissait de se servir de ce sommet pour donner le la aux médias occidentaux, qui se sont empressés de reproduire les éléments de langage de l’hôte de la Maison Blanche :
« S’il [Vladimir Poutine] continue à violer le droit international (...), l’isolement que la Russie connaît actuellement se poursuivra. Notre équipe étudie en permanence des mesures de pression supplémentaire qui pourraient être introduites si nécessaire. »
Un « isolement » qui n’existe que dans la tête des dirigeants états-uniens et qui contraste avec l’analyse de M. Poutine :
« On a parlé de [sanctions] lors de réunions bilatérales, on a beaucoup parlé du problème ukrainien. Les sanctions nuisent à tous, il y a une compréhension commune que cette thèse est la seule acceptable ».
Les dirigeants anglo-saxons ont poursuivi sur le même registre qu’Obama, ainsi, le Premier ministre canadien, fidèle auxiliaire de Washington, a lancé au président russe :
« J’imagine que je vais vous serrer la main, mais je n’ai qu’une seule chose à vous dire : vous devez sortir d’Ukraine ! »
Ce à quoi M. Poutine a répliqué : « C’est impossible puisque les Russes n’y sont pas ».
Pour David Cameron, Premier ministre britannique, la Russie est l’héritière du IIIeme Reich :
« L’action russe en Ukraine est inacceptable. Le monde doit retenir les leçons de l’Histoire et intervenir pour stopper un grand État agressant de plus petits Etats en Europe. Nous avons fait face aux conséquences de ce type d’action par le passé. Nous devrions en tirer les leçons pour être sûrs que cela n’arrivera plus. »
L’État hôte, l’Australie, n’a pas manqué de joindre sa voix à celle de son maître états-unien, ainsi, le Premier ministre australien Tony Abbott a accusé M. Poutine de vouloir restaurer « la gloire perdue du tsarisme ou de l’Union soviétique »,
Au lieu de profiter de sa rencontre avec Vladimir Poutine pour régler la question de la livraison du premier navire Mistral, François Hollande a préféré n’aborder la question qu’avec des journalistes, auxquels il a déclaré à ce sujet :
« Je prendrai ma décision en dehors de toute pression, d’où qu’elle vienne et en fonction de deux critères, les intérêts de la France et l’appréciation que j’ai de la situation. Cette question du Mistral n’a pas été posée du tout ici, ni par des partenaires au sein du G20 ni par le président Poutine lors de notre entretien parce que ce n’était pas le lieu. »
M. Poutine a préféré ne pas assister au déjeuner officiel de clôture du G20, qu’il a qualifié de « sorte de divertissement ».
- Le monstre du Kremlin, s’enfuyant avec un gentil koala, probablement pour le dévorer...
Le prochain sommet du G20 aura lieu en Turquie en 2015 et celui de 2016 en Chine.