« La guerre a du bon, ça on le sait, c’est pas nouveau. Pour annuler un scrutin américain très, très mal engagé, quand même, pour le clan démocrate, très, très mal, de plus en plus mal d’ailleurs, en dépit de tout ce qu’ils essaient de faire pour empêcher Trump d’arriver, ou de revenir. Et puis au plan européen et français, on peut dire que le pouvoir actuel est effectivement en mauvaise posture aussi, que le scrutin européen est mal engagé pour les formations au pouvoir, et que finalement, être en guerre, ça permet de faire un certain nombre de choses : ça permet de faire des réquisitions, ça permet de geler des comptes bancaires des citoyens, ça permet tout un tas de choses qui, je l’espère, ne sont pas dans l’esprit de nos dirigeants en tant que tel, mais c’est certainement des parties de l’évaluation qui est faite, et des motivations au moins partielles. »
« On continue à ne pas comprendre ce qu’est la patience stratégique [russe] et pourtant on en bénéficie, parce qu’avec toutes les provocations qu’on fait, si Poutine n’était pas aussi calme, y a longtemps que ça se serait très, très mal passé à la fois pour les Ukrainiens, bien plus mal encore qu’aujourd’hui, et peut-être au-delà. Et on prend sa patience stratégique pour du bluff, ou le reflet de problèmes internes ou de faiblesses internes, et on se dit en fait, moi je pense qu’on se dit que Vladimir Poutine, face à toutes nos déclarations martiales, guerrières, "pas de ligne rouge", "pas de limites", "des troupes sur le sol ukrainien", etc., etc., qu’il va finir par reculer, par faiblesse, ou d’ailleurs par intelligence vis-à-vis de notre folie. Et à ce moment-là, on pourra vendre ça comme une victoire contre la Russie. C’est ça le calcul. Donc on se met en situation de faire planer des menaces extrêmement directes, réelles, d’une réaction nucléaire au moins tactique russe sur le territoire ukrainien, ou pire au-delà […] pour justifier l’avancée des forces de l’OTAN en misant sur le fait qu’à la fin Vladimir Poutine se dira "il sont fous, ils sont complètements fous ces otaniens, OK, je vais les laisser faire, tant pis, je vais faire ma zone sanitaire, je vais essayer d’avoir le plus d’espace possible entre les forces de l’OTAN en Ukraine et moi, parce que sinon si je réagis comme je devrais le faire face à leurs provocations, bah c’est la fin, on va tous mourir, tout simplement". C’est un calcul extrêmement hasardeux. »